Il s’était défoulé sur les réseaux sociaux en demandant de « traquer » les préfets et les directeurs des ARS de Martinique et de Guadeloupe, les qualifiant de « chiens qui vous privent de vos libertés ». X a été condamné à deux ans de prison dont six mois de prison ferme.
C’était chaud en Guadeloupe, un peu moins en Martinique, en novembre 2021. Routes bloquées, émeutes, défilés, et en parallèle des pillages. Mais aussi beaucoup de prises de position sur les réseaux sociaux, pas toujours soft. On déborde rapidement le cadre de la bienséance quand on sait qu’on agit sous le couvert de l’anonymat. On se défoule, masqué derrière un pseudonyme.
X, 54 ans, natif de la Guadeloupe et vivant dans l’Hexagone, avait diffusé, en novembre 2021, en pleine crise sociale liée à la crise sanitaire, sur un groupe WhatsApp de camarades antillais, un montage vidéo d’une minute où une voix de synthèse appelait à « traquer » les directeurs d’ARS et préfets de Guadeloupe et de Martinique, donnant leurs noms, les qualifiant de « chiens qui vous privent de vos libertés ». Des photos d’émeutes locales agrémentaient la vidéo. La vidéo a fait le tour des réseaux sociaux.
X a été identifié (mais oui), retrouvé, convoqué pour s’expliquer puis mis en examen pour menace et outrage envers des personnes dépositaires de l’autorité publique et incitation à des actes de terrorisme.
Devant le tribunal correctionnel d’Evry (Essonne), X s’est expliqué une nouvelle fois, disant qu’il s’agissait d’une « blague entre collègues ». La procureure n’a vu là aucune « blague » mais bien des actes répréhensibles, réclamant une peine de deux ans dont 18 mois avec sursis. Et donc 6 mois ferme.
Les préfets de Guadeloupe et de Martinique ainsi que les deux directeurs des ARS et l’ARS, en tant que personne morale, s’étaient constitués partie civile.
Le tribunal a condamné X à la peine demandée par la procureure, pour incitation à des actes de terrorisme, abandonnant le chef de menace et outrage envers des personnes dépositaires de l’autorité publique.
Chaque partie au procès a cinq jours pour interjeter appel.
Il y a d’autres affaires du même type à venir dans diverses juridictions…