Hommage. Nou pli bèl ki yo

PAR JEAN-CLAUDE NELSON
Président de la Commission Culture
de la Région Guadeloupe

Ibo Simon est mort. Les hommages se suivent.

Jean-Claude Nelson, fondateur de Solèy Nwè.

La Guadeloupe vient de perdre un de ses fils les plus talentueux mais aussi parfois controversé.

Ibo Simon, plus connu sur le nom de IBO nous a laissé pour monter o filao des grandes femmes et des grands hommes guadeloupéens.

Ibo Simon c’était un enfant de Basse-Terre, un écorché vif, se réfugiant dans la chanson et pour échapper à la misère qui sévit dans les années 70 prendra le risque de voyager à « cocagne » dans les cales d’un bananier faisant la traversée Guadeloupe-France.

Véritable saltimbanque il se présentera en spectacle sur des nombreuses scènes de la Suisse, de l’Allemagne, de la Belgique, de la France et de la Guadeloupe. Ses succès les plus connus. « Même si je dois mourir un jour », « Nou pli bèl ki yo», « La lettre ».

« Il révolutionna la façon
de faire de la télévision »

Véritable artiste il se distinguait par ses tenues vestimentaires très inventives, il était un anticonformiste…

De retour dans son pays natal il devient un homme de radio et de télévision, brisant les codes des émissions en inventant la télé de proximité. Il révolutionna la façon de faire de la télévision, propulsant Canal 10 à la tête du paysage audiovisuel. Canal 10 deviendra la télé des guadeloupéens.

Ses émissions seront controversées, même si elles vont lui donner une popularité sans commune mesure au point qu’il deviendra un politicien de premier plan. Élu conseiller régional il fit l’exploit de mettre, le maire de Pointe-à-Pitre, Henri Bangou, en ballotage lors d’une élection municipale.

Il inventa des phrases qui resteront célèbres.. « Technicien », « Télévision paka maché san piblisité ».
Il s’est exprimé parfois, plus avec maladresse que d’une réelle intention de faire de la xénophobie, sur la problématique de l’immigration en Guadeloupe.

Il fustigeait le comportement de certains Guadeloupéens. Il appela à une prise de conscience des Guadeloupéens quant à la situation économique et sociale de notre pays.

Ses amis, Viviès, Gounouman, Rigobert Tacita … et de nombreux Ibobiennes et Ibobiens, comme il aimait si bien le dire, l’entouraient de bienveillance et d’affection.

Ibo restera un homme de culture qui, à sa façon, a influé sur la vie de ses compatriotes.

Bon voyage l’ami, que ta traversée soit douce, que la terre de ton pays que tu aimais plus que tout au monde te soit légère.

Ibo kè nanm aw rèpozé an pè.

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