Les mots du poète marie-galantais, Max Rippon, à Jacob Desvarieux.
Cher frère en terres communes
Je t’écris ces quelques mots que tu ne liras pas
Trop occupé à tracer ta route vers l’au-delà
Quand tu arriveras…
Là où les corps n’ont plus de forme
Et que l’âme prend son envol
Je viens joindre ma parole aux mots d’absolutions
Qui louangent l’absent et estompent les fautes
Dans ce concert d’hommages qui voilent nos peines
Je veux te parler de ce temps long et trop court à la fois
Venu chez moi à ta requête
Epouser mon lieu habité
Où la création m’inspire
Comme le fait un fût qui a fait brunir tant d’alcools
Dont le chêne sait murir les saveurs
Tu avais choisi de convenir ce lieu propice
Pygmalion assuré sur ses ergots
Pour faire naitre sous tes doigts agiles et féconds
Le talent que tu tenais en grande affection
On te disait généreux
J’ai goûté à cette qualité à l’ivresse proche
Te laissant parler et dire
Je ne sais pas si l’artiste que tu soutenais
Tel un impétrant devant son jury
A pu savoir à quel niveau d’estime tes octaves la portaient
Ce projet n’a pas abouti par ma faute
Tu voulais me payer un loyer pour épouser ma trace
Alors que je trouvais mon bonheur à te servir
Voilà une occasion manquée…
…Quand tant d’autres ont abouti…
Max Rippon