6% des patients qui se font dépister aux centres GHESKIO sont atteints du VIH/sida a confié Patrice Joseph, responsable de programme de VIH au sein de cette institution. En ce sens, il lance un appel à la protection des sous-groupes à haut risque dans le pays afin de réduire davantage la prévalence du VIH/sida qui se chiffre actuellement à 1,9%.
Casser la chaîne de transmission du virus est un défi continu. « Aux centres GHESKIO, environ 6% des personnes qui viennent se faire tester sont positives. Le nouveau message est testé et traité afin de couper la chaîne de transmission du virus pour ainsi protéger la personne atteinte », a confié Patrice Joseph, responsable de programme de VIH aux centres GHESKIIO tout en exhortant les patients d’adhérer au traitement pour qu’ils puissent devenir « indétectables ». « Lorsque la PVVIH suit le traitement, devient indétectable, elle ne pourra plus transmettre le virus. »
Des progrès ont été réalisés en Haïti dans le cadre de la lutte contre le VIH/sida, a noté M. Joseph qui aligne sur le rang des actifs la chute de la prévalence du VIH/sida.
« Au début nous avons enregistré un taux de prévalence allant de 7 à 18 % qui, au fur à mesure, a été réduit. Actuellement, la prévalence est autour de moins de 2%. Plus de 130 000 personnes vivant avec le VIH (PVVIH) sont sous traitement. Environ 50 % des cas sont recensés au niveau du département de l’Ouest. Nous comptons environ 170 sites de prise en charge. Il y a une bonne collaboration entre les secteurs privé, public et surtout la société civile avec les partenaires notamment les associations de PVVIH. Le support financier provient de deux grands bailleurs : le fonds mondial et le PEPFAR », a-t-il rapporté sur Magik9 ce vendredi 2 décembre.
« L’accès au traitement est devenu beaucoup plus facile. Au début des années 80, une personne PVVIH avait besoin d’un montant avoisinant 1 000 dollars américains pour se faire soigner, mais actuellement les traitements sont gratuits grâce au financement des bailleurs internationaux, notamment le Fonds mondial qui œuvre depuis 2003 et le PEPFAR. Leurs interventions ont permis que le traitement soit accessible et gratuit », a-t-il ajouté.
Des progrès considérables ont été enregistrés mais il y a d’autres défis qui doivent être adressés notamment pour renforcer des stratégies devant conduire à la réduction du taux de transmission mère-enfant.
« Le taux de transmission mère-enfant est encore trop élevé. Aux centres GHESKIO, le taux avoisine 4,5 % et au niveau national il est autour de 9,10 %. Lorsqu’une femme enceinte est infectée par le virus, dans 9 à10 % des cas l’enfant est infecté. Or, actuellement on est en train de parler de l’élimination de la transmission mère-enfant c’est-à-dire, elle doit chuter à moins de 2%. Ce sont des défis à surmonter au niveau national ; les partenaires se sont engagés et nous travaillons de manière à faire des progrès en ce sens », a promis M. Joseph.
Parmi d’autres défis qui doivent être affrontés, il souligne la discrimination envers les PVVIH.
Source : Le Nouvelliste