Haïti. Solino sous le contrôle des gangs, panique à Port-au-Prince

Scène désespérante à Port-au-Prince jeudi 14 novembre.

Scène désespérante à Port-au-Prince ce jeudi 14 novembre. Des centaines de familles ont dû fuir les quartiers de Solino, de Delmas 30, de Nazon et de Christ-Roi pour échapper à la terreur des groupes criminels de la coalition Viv ansanm. Sur la route de Nazon, des pères et mères de famille, des vieillards, des jeunes, des enfants ont été remarqués prenant leurs jambes à leur cou, afin de trouver un refuge pour échapper à la mort.

Certains portaient des sacs, d’autres quelques vêtements, des documents d’identité, des ustensiles de cuisine, des draps, quelques meubles, un dernier souvenir et quelques accessoires pour tenter de survivre. 

Solino, après plus d’un an de résistance, est finalement tombé dans l’escarcelle des gangs. Après la mort de Jeff Petit-Dieu, un agent de l’unité d’élite Swat qui s’est donné corps et âme pour défendre sa zone, les derniers habitants qui s’accrochaient à ce quartier ont perdu tout espoir, a raconté un riverain au Nouvelliste.

Le groupe de policiers qui combattaient aux côtés de Jeff sont démoralisés et démobilisés, explique ce riverain.

Ces milliers de riverains ont fui les quartiers de Nazon, Delmas 30 et Christ-Roi parce qu’ils craignent que leurs quartiers ne soient les prochaines cibles de ces bandits. Ces derniers n’ont pas cessé de proférer des menaces.

Des centaines de résidents se sont réfugiés dans les locaux de l’Office de la protection du citoyen (OPC) à Bourdon, transformé en un centre pour déplacés, comme de nombreuses autres institutions et écoles ces derniers mois.

« Mon fils aîné a été tué par des bandits en mars dernier à Delmas. Ils avaient incendié notre maison. Je m’étais ensuite réfugié à Solino dans une autre maison que j’avais louée, mais elle aussi a été incendiée par des criminels. Je ne sais plus vers qui me tourner », raconte Avenel, qui se trouve actuellement à l’OPC avec ses trois enfants et sa femme.

Depuis lundi, Port-au-Prince subit une nouvelle vague de violence initiée par la coalition « Viv ansanm » (Vivre ensemble), dans un contexte de crise politique marquée par la révocation du Premier ministre Garry Conille par le Conseil présidentiel de transition.

Celui-ci a été remplacé par l’homme d’affaires Alix Didier Fils Aimé, investi le lundi 11 novembre, qui a promis de restaurer la sécurité et d’organiser les élections. Cette semaine, il mène des consultations pour choisir les membres de son gouvernement.

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