Ouverte au public jusqu’au 1er juin, à Gustavia, l’exposition Haïti, l’âme d’un pays invite à porter un nouveau regard sur la première République noire.
Si l’actualité de Port-au-Prince, marquée par un climat persistant d’insécurité, a tendance à mobiliser l’attention, les acteurs du milieu culturel s’appliquent à mettre en avant les richesses du pays, première République noire. Haïti, c’est une histoire, hors du commun, des paysages qui invitent à la découverte, une richesse culturelle que ses enfants, peintres, écrivains, musiciens, chanteurs… défendent à travers le monde.
En ce mois de mars, et jusqu’en juin, au Wall House de Gustavia (Saint-Barthélemy), l’association Boyo Ayiti et la galerie Monnin répondent à la sollicitation de la Collectivité de Saint-Barthélemy avec l’exposition, Haïti, l’âme d’un pays, qui permet de découvrir d’autres facettes de Haïti.
« Xavier Lédée, président de la Collectivité de Saint-Barthélemy, souhaite accueillir des expositions sur les îles des Antilles pour mieux connaître nos voisins, explique Charles Moreau, directeur du Wall House de Gustavia. L’objectif, c’est vraiment d’ouvrir une fenêtre sur Haïti, et dans l’avenir, sur d’autres îles des Antilles, pour ceux qui vivent à Saint-Barth, mais aussi pour les visiteurs. Avec André Delpuech et les membres de son association, Boyo Ayiti qui défend le patrimoine haïtien, nous nous sommes mis d’accord pour la mise en place de cette exposition inédite. »
Depuis la Belle époque de Haïti
Inaugurée, le 9 mars, avec notamment Gardy Girault, DJ haïtien, l’exposition offre un vaste panorama sur un pays dont on a encore tant à apprendre. Grâce aux toiles de la galerie Monnin, basée à Pétionville depuis les années 1950 et qui poursuit ses activités à travers le monde (New York, Miami, Paris, Californie…), l’histoire de Haïti, les paysages, les scènes typiques du pays… défilent sur les murs du Wall House de Gustavia. « Nous présentons plusieurs toiles de la galerie Monnin, depuis la Belle époque de Haïti jusqu’aux créations d’artistes plus contemporains », précise Lourdy Morland, de l’association Boyo Ayiti. Jusqu’au 1er juin, résidents et visiteurs pourront re.decouvrir la grande histoire de Haïti, sa culture plurielle…
« L’île de Saint-Barth est très enclavée par rapport au reste du monde surtout pour l’accès à la culture, poursuit Charles Moreau. Il y a peu de musées dans la région qui ont une activité politique d’exposition ambitieuse. Le but c’est de permettre cette découverte de l’Autre, d’autres cultures, d’autres époques et en particulier pour les jeunes de l’île, d’autant qu’à Saint-Barth, il y a une communauté haïtienne : cette exposition permet de s’intéresser à elle. »
Une exposition qui donne l’occasion de remonter le cours de l’histoire, le destin de Haïti, ses liens avec les autres pays de la Caraïbe et avec la France. « Il y a une histoire commune entre la France et Haïti qui est loin d’être apaisée, commente Charles Moreau. Il est important aujourd’hui de regarder cette histoire en face pour aller de l’avant. »
L’exposition Haïti, l’âme d’un pays entend y contribuer.
Cécilia Larney
Saint-Barthélemy, La Pointe, Gustavia, musée territorial Wall House, jusqu’au 1er juin. Du mardi au vendredi, 9 h 30-12 heures, 15 heures-19 heures. Mercredi : 14 à 19 heures. Samedi : 9 h 30 à 13 heures.