La délégation haïtienne, une quinzaine de membres, dont sept athlètes, s’apprête à participer aux Jeux olympiques de Paris qui se dérouleront du 26 juillet au 4 août 2024. S’il faut se fier aux propos tenus mercredi 17 juillet par le président du Comité olympique haïtien, le Dr Hans Larsen, à l’occasion de la traditionnelle conférence de presse précédant ce grand événement sportif, Haïti va participer à ces jeux sans l’aide financière du gouvernement haïtien.
L’État haïtien a fait la sourde oreille aux incessantes demandes du Comité Olympique Haïtien (COH), afin de couvrir les frais que nécessite la participation d’Haïti et de ses athlètes aux prochains Jeux olympiques qui se dérouleront cet été à Paris.
Jusqu’au moment où nous écrivons cet article, l’État haïtien n’a déboursé aucun centime pour financer la participation des représentants d’Haïti aux prochaines joutes olympiques qui se tiendront à Paris, selon les dires du président du COH, le Dr Hans Larsen, qui s’exprimait à l’occasion de la conférence de presse donnée le mercredi 17 juillet au local de cette entité, sis à la rue Garnier (Bourdon).
On doit comprendre la frustration du Dr Larsen qui avait l’opportunité de remercier certaines institutions – qu’elles soient de l’État ou du secteur privé – qui ne cessent d’apporter leur concours au COH.
« À tout seigneur tout honneur : BUH/AIC, bien connus pour être les sponsors officiels, la BRH, les dirigeants de fédérations et d’associations, la presse sportive dans la diffusion des informations sur cette participation aux Jeux olympiques, dont neuf jours nous séparent de l’ouverture », a dit le Dr Larsen au cours de cette conférence de presse.
Selon le Dr Larsen, la délégation haïtienne à Paris sera conduite par Fritz Gérald Fong, le Dr Mukkaka Oda, médecin, Nathalie Paul (Safe guarding), le Dr Hans Larsen et Patrick Blanchet, respectivement président et vice-président du COH. Haïti, comme c’est le cas pour bon nombre de pays affiliés au Comité International Olympique (CIO), prendra part à cinq disciplines qui sont : athlétisme, boxe, gymnastique, judo et natation.
La liste des athlètes de ces cinq disciplines qualifiés pour représenter Haïti est la suivante : Athlétisme : Christopher Borzor (100 m), Émélia Andréa Chatfield (100 m Haies); entraîneur : Joey Scott. Boxe : Cédrick Bélony-Duiepre (80 kg); entraîneur : Laszlo Marien. Gymnastique : Lynnzee Ellise Brown (Gymnastique artistique Open); entraîneur : Kristina Coccia; Judo : Philippe Abel Métellus (-73 kg); entraîneur : Ernst Jr Laraque. Natation : Alexandre Succès Grand’Pierre (100 m Breakstok), Mayah Ruth Chouloute (50 m Freestyle); entraîneur : Naomy Grand’Pierre.
Dans ce petit jeu, on souligne l’absence des deux athlètes du taekwondo, Ava Soon Lee (deux médailles d’argent) et Aliyah Shipman (deux médailles de bronze), ayant brillé lors des Jeux d’Amérique centrale et des Caraïbes au Salvador et aux Jeux panaméricains qui s’étaient déroulés à Santiago, Chili. » Elles sont absentes pour n’avoir pas reçu d’invitation de la part du CIO, car le pays hôte compte un nombre incalculable d’athlètes faisant partie de leur catégorie « , pour répéter Dor Leconte, membre du comité exécutif de la Fédération haïtienne de Taekwondo.
Pour l’histoire, il faut signaler que la première médaille obtenue par Haïti à ces Olympiades d’été l’a été à Amsterdam (Hollande) en 1928, où Sylvio Cator, spécialiste du saut en longueur (athlétisme) réalisa un saut de 7m 58 et sortit 2e du classement en s’adjugeant la médaille d’argent. Il faut dire qu’à cette époque, les athlètes haïtiens finançaient eux-mêmes leur participation aux Jeux. En ce qui a trait à Sylvio Cator, il dut vendre sa voiture de marque Ford pour prendre part à ces joutes sportives d’été.
Sylvio Paul Cator naquit le 9 octobre 1900 à Cavaillon et mourut prématurément le 22 juillet 1952 d’une asphyxie. Il a eu des funérailles nationales. Il fut élu maire en 1946 puis député de la circonscription d’Aquin, Saint-Louis du Sud et Cavaillon en 1950. Le stade national, construit et inauguré par le président Paul Eugène Magloire, porte son nom.
Également cette année 1924 fait bel et bien cent ans depuis que le Comité Olympique Haïtien (COH), reconnu d’utilité publique, a vu le jour, avec comme mission et objectif de propager, développer et surtout protéger le mouvement olympique à l’échelle nationale après avoir, bien sûr, reçu la bénédiction de l’instance suprême, qui n’est autre que le Comité International Olympique (CIO).
Il faut mentionner que les «porte-drapeau» d’Haïti à l’occasion de la cérémonie d’ouverture et de clôture des Jeux olympiques de Paris 2024 seront Lindzee Brown et Philippe Métellus.
Source : Le Nouvelliste