Lors de l’intrusion par effraction à la fin du mois d’octobre au greffe du tribunal de première instance de Port-au-Prince, le coffre-fort dans lequel sont logés des dossiers en cours devant la justice, dont les documents sur l’assassinat de Me Monferrier Dorval, a été emporté par les voleurs, a révélé au Nouvelliste Me Ainé Martin, président de l’Association nationale des greffiers haïtiens.
« Dans ce coffre-fort au tribunal de première instance de Port-au-Prince il y avait non seulement le dossier sur l’enquête de l’assassinat de Me Dorval, mais aussi toutes les déclarations de patrimoine enregistrées au greffe de Port-au-Prince », a confié au Nouvelliste Me Ainé Martin, soulignant que les voleurs sont partis avec le coffre-fort. « J’ignore quels équipements ils ont utilisé pour emporter un si lourd coffre-fort », a-t-il dit.
Difficile de faire un inventaire…
« Il y a aussi dans ce coffre-fort beaucoup d’autres dossiers judiciaires. Il sera aussi difficile de faire un inventaire du nombre de dossiers perdus, puisque le registre de ces dossiers se trouvait aussi dans le coffre-fort », a expliqué le président de l’Association nationale des greffiers haïtiens.
Me Ainé Martin a indiqué au journal que des autorités judiciaires tentent actuellement de reconstituer à la Direction centrale de la police judiciaire le dossier du feu bâtonnier de Port-au-Prince, Me Monferrier Dorval, assassiné chez lui le 28 août 2020 à Pèlerin.
Le dossier Montferrier Dorval emporté
Le chef du parquet de Port-au-Prince, Me Jacques Lafontant, a confirmé au Nouvelliste qu’effectivement le coffre-fort au greffe général du tribunal de première instance de Port-au-Prince qui contenait les dossiers sur l’assassinat du professeur Monferrier Dorval, entre autres, a été volé.
Après l’intrusion par effraction au tribunal de première instance de Port-au-Prince, le doyen du tribunal, Me Bernard Saint-Vil, avait indiqué le vendredi 29 octobre, sur radio Magik9, qu’aucun document n’a été volé au cabinet du juge Garry Orélien qui instruit l’enquête sur l’assassinat du président Jovenel Moïse.
La porte du cabinet d’instruction forcée
« En arrivant au bureau jeudi matin, le hoqueton du tribunal m’a informé que lors d’un contrôle de routine il a remarqué notamment que la porte du cabinet du juge Orélien avait été défoncée. Ce dernier a dit également avoir constaté des traces d’effraction dans la porte du greffe principal. J’ai alerté le responsable de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), l’inspecteur général Fréderic Leconte et un juge de paix. Une équipe dépêchée par la DCPJ a fait des prélèvements », avait rapporté le doyen Saint-Vil.
Le magistrat Bernard Saint-Vil tenait à dissiper toute inquiétude en ce qui a trait à la sécurité des pièces dans le cadre de l’instruction de l’assassinat de Jovenel Moïse. « Je dois féliciter le juge Orélien qui, dès le début, a pris des dispositions spéciales pour sécuriser toutes les pièces du dossier, notamment les procès-verbaux et les autres documents. »
Le dossier sur l’assassinat
de Jovenel Moïse protégé
« Aucun procès-verbal n’a été détruit ni emporté lors de cette intrusion par effraction. En ce qui concerne le coffre-fort du greffe, les rares dossiers qui s’y trouvaient restent intacts. Je peux confirmer qu’aucune pièce n’a disparu dans les dossiers que traite le magistrat Garry Orélien », avait rassuré Bernard Saint-Vil.
La date précise à laquelle cette intrusion par effraction a été perpétrée n’est pas encore connue. Toutefois Le Nouvelliste a appris qu’un gardien a été témoin de l’acte.
Le Nouvelliste a tenté en vain d’entrer en contact dimanche avec le doyen du tribunal de première instance de Port-au-Prince, le juge Bernard Saint-Vil.
Source : Le Nouvelliste