« Au cours du troisième trimestre de l’année 2024 (de juillet à septembre), les données recueillies par le Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH) établissent que 1 223 personnes ont été tuées et 522 ont été blessées dans le cadre de la violence des gangs et de la lutte contre ces mêmes gangs. »
Les données du BINUH, poursuit le communiqué, « mettent aussi en évidence la persistance d’allégations d’exécutions sommaires, impliquant des unités spécialisées de la police nationale. Parmi les victimes figureraient six enfants ayant à peine une dizaine d’années. »
Le BINUH s’inquiète également de la poursuite des actes de violences sexuelles commis par les gangs contre les femmes et les filles. Plusieurs victimes ont été attaquées alors qu’elles se déplaçaient à pied ou à bord de véhicules de transport en commun. Certaines d’entre elles ont été tuées après avoir été violées, selon le communiqué, qui indique que « l’impact de la violence sur les enfants demeure particulièrement préoccupant. »
« Au cours du troisième trimestre, au moins 59 garçons et filles ont été tués et blessés, victimes de meurtre, de blessures, d’enlèvement, et de violences sexuelles. Ces enfants sont aussi des victimes de la traite de personnes et du recrutement par les gangs », a indiqué le communiqué du BINUH qui s’est fendu d’une recommandation à la communauté internationale.
« Face à cette situation d’insécurité et de violence, le rapport recommande à la communauté internationale de maintenir Haïti sur son agenda et d’accélérer le déploiement complet de la Mission multinationale de soutien à la sécurité, conformément aux normes et standards en matière des droits de la personne », peut-on lire dans ce communiqué du BINUH qui, dans ce contexte, évoque que « plusieurs efforts et initiatives des autorités judiciaires pour lutter contre l’impunité sont à noter. »
« Ainsi, le ministère de la Justice et de la Sécurité Publique et le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire ont signé un protocole d’accord avec le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme pour la création de pôles judiciaires spécialisés pour lutter efficacement contre les crimes de masse, y compris les crimes de violences sexuelles, et les crimes financiers, et cela avec l’appui de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC) » lit-on dans ce communiqué.
Le rapport du BINUH intervient dans un contexte où, pour le dernier trimestre de l’année, il faudra prendre en compte les tueries perpétrées dans le bas Artibonite et dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Depuis le 17 octobre, les gangs ont effectué des attaques répétées et systématiques contre les habitants de Solino, un quartier populeux de Port-au-Prince.
Source : Le Nouvelliste