Poussée au paroxysme par les gangs ces temps-ci au niveau de la région métropolitaine, l’insécurité affecte tous les secteurs d’activités de l’économie haïtienne.
C’est le cas des usines textiles qui risquent forts de ne pas pouvoir renouveler leurs stocks de matières premières nécessaires à la fabrication des pièces qu’elles exportent.
« À cause de la fermeture du port de Port-au-Prince depuis près d’un mois, les usines textiles œuvrant au Parc industriel métropolitain vont être obligées de réduire leurs effectifs voire même de fermer leurs portes dès la semaine prochaines puisqu’elles seront privées des matières premières », a confié Georges Sassine, l’ancien président de l’Association des industries d’Haïti, joint par téléphone par le journal.
L’aggravation de la crise de sécurité qui prévaut dans le pays depuis quelque temps a provoqué la fermeture d’une quinzaine d’usines, d’après Georges Sassine. L’une des conséquences immédiates de la fermeture des usines, c’est la perte de milliers d’emplois. Sur ce point, il a partagé quelques chiffres pour faire comprendre l’ampleur des dégâts dans le secteur textile.
« En décembre 2021, il y avait 62 000 emplois dans le secteur. Aujourd’hui, le nombre d’emplois se chiffre à près de 29 000. Dès la semaine prochaine, ce chiffre pourrait être réduit davantage », a indiqué M. Sassine. Plus loin, il a fourni des détails sur les pertes d’emplois enregistrées dans les principaux parcs industriels et zones franches du pays.
« Le Parc industriel de Caracol qui comptait 14 000 employés compte maintenant moins de 3 000. La zone franche de CODEVI ( Compagnie de développement industriel) qui va plus ou moins bien durant la crise a aussi connu des pertes significatives d’emplois. Elle passait de 20 000 à 17 000 personnes », a déclaré Georges Sassine.
En ce qui concerne le Parc industriel Caracol, l’ancien président de l’association des industries d’Haïti a précisé les problèmes auxquels font face les usines installés dans ledit parc. Quand il y a des bouleversements à Port-au-Prince, les impacts vont au-delà de la capitale. La compagnie qui produit de l’électricité pour le Parc industriel Caracol tombe de temps en temps en panne d’essence.
Durant les deux dernières années, il y a deux usines qui ont fermé leurs portes dans le parc. Il s’agit de Everest textile et MAS Arc- En- Ciel. Pour l’instant, il n’y a que l’usine SCH qui avait 9 000 employés mais qui compte maintenant moins de 3 000.
À Port-au-Prince , les usines ont vu diminuer leur capacité de production. Les ouvriers arrivent dans les usines un peu plus tard pour partir plus tôt. M. Sassine a fait savoir que les usines font face aussi à des pertes de contrats puisqu’elles ne peuvent pas respecter leurs engagements.
Toutefois, il reste optimiste. Pour lui, il y a encore une lueur d’espoir avec ces gens qui acceptent d’intégrer le conseil présidentiel qui aura à monter un gouvernement pour répondre aux problèmes actuels. Il espère aussi que la police nationale va trouver de l’aide de la part de la communauté internationale pour renverser la situation actuelle.
Source Le Nouvelliste