À la suite d’une rencontre avec le Premier ministre Ariel Henry et les partenaires internationaux dont le Canada, la France, les États-Unis, le Royaume-Uni et les Nations Unies les 25 et 26 février derniers, les chefs d’État et de gouvernement de la Caricom invitent les acteurs politiques haïtiens à une rencontre à la Jamaïque les 5 et 6 mars prochain pour trouver un accord pour dénouer la crise politique haïtienne.
À la suite d’une rencontre avec le Premier ministre Ariel Henry et les partenaires internationaux dont le Canada, la France, les États-Unis, le Royaume-Uni et les Nations Unies les 25 et 26 février derniers, les chefs d’État et de gouvernement de la Caricom invitent les acteurs politiques haïtiens à une rencontre à la Jamaïque les 5 et 6 mars prochain pour trouver un accord pour dénouer la crise politique haïtienne. Les acteurs politiques contactés par Le Nouvelliste ne se bousculent pas pour répondre à cette invitation. Certains ont même fait savoir au journal qu’ils ne comptent pas y aller.
L’invitation vient directement de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Caricom. Le Groupe des Éminentes personnalités semblent avoir fait son temps après plusieurs tentatives ratées. Transformer le Haut Conseil de transition en Conseil présidentiel ; discuter sur les pouvoirs à attribuer au Conseil présidentiel ; la formation du Conseil électoral provisoire et la mise en place d’un gouvernement de transition d’union nationale, sont les propositions des chefs de gouvernement de la Caricom sur lesquelles les acteurs politiques sont appelés à se prononcer lors de cette rencontre.
Dans cette invitation de la Caricom aux acteurs politiques haïtiens dont Le Nouvelliste a eu copie, il est souligné que les chefs de gouvernement de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) ont eu une réunion sur la situation en Haïti avec le Premier ministre Ariel Henry et les partenaires internationaux, dont le Canada, la France, les États-Unis, le Royaume-Uni et les Nations Unies le 25 et 26 février 2024.
« Il est nécessaire de définir une voie politique claire, participative et inclusive. C’est nécessaire pour soulager les souffrances du peuple haïtien. Les chefs de gouvernement de la CARICOM ont donc proposé une réunion des parties prenantes haïtiennes les 5 et 6 mars 2024, en Jamaïque, pour relancer le dialogue inter-haïtien afin de faciliter une voie convenue vers un accord politique haïtienne et la tenue d’élections pour un retour à la Constitution, la gouvernance et l’autorité », constate Le Nouvelliste dans la lettre d’invitation.
Mohamed Irfaan Ali, président de Guyana et président de la Conférence des chefs de gouvernement de la Caricom, signataire de la lettre d’invitation, souligne aux acteurs politiques haïtiens qu’« aussi difficile et complexe que cela puisse être, il est nécessaire que toutes les parties concernées fassent les concessions nécessaires pour tracer une voie à travers la crise politique jusqu’aux élections dans un délai le plus court possible. »
Les acteurs politiques haïtiens ne se bousculent
par pour répondre positivement à cette invitation
Plusieurs responsables de partis politiques contactés par Le Nouvelliste, samedi 2 mars 2024, ont rejeté l’invitation de la Caricom. D’autres étaient soit en consultation soit ils n’avaient pas reçu d’invitation.
« Le PHTK est ouvert à des discussions sérieuses qui se déroulent sur le territoire national », a indiqué au Nouvelliste Liné Balthazar avant de préciser que « Nous pensons que compte tenu de la situation actuelle des discussions en dehors du territoire national ne sont ni opportunes ni appropriées. »
Dans une lettre responsive envoyée au président de la Conférence des chefs de gouvernement de la Caricom dont Le Nouvelliste a eu copie, l’organisation politique EDE dit accueillir favorablement l’invitation. Cependant, « EDE subordonne sa participation aux conditions suivantes : la clarification du titre et de la qualité par lesquels le Dr. Ariel Henry continue d’occuper les espaces du pouvoir et de prendre des décisions au nom de la République après l’expiration de l’accord du 21 décembre 2022 ayant donné légitimité jusqu’au 7 février 2024 à son gouvernement; la libération des prisonniers politiques arbitrairement et illégalement arrêtés et détenus dont Mertyl Marcelin et Archibald Fils; l’ouverture d’une enquête judiciaire pour clarifier les circonstances et les présumés auteurs de l’assassinat aux Cayes du jeune Roosevelt Constant, alias Tipa, des cinq agents de la Brigade de Surveillance des Aires Protégées (BSAP) et ceux de la tentative d’assassinat perpétrée à Péguy-ville sur la personne du Mgr. Pierre-André Dumas; la renonciation par le gouvernement illégal et illégitime d’Ariel Henry à l’instrumentalisation du dossier de l’assassinat du président Jovenel Moïse à des fins de persécution politique. »
L’organisation Fanmi Lavalas était quant à elle en consultations sur cette invitation. Cependant, interrogée par le journal sur l’annonce du Premier ministre des Bahamas, Phillip Davis qui affirmait que le Premier ministre Ariel Henry a accepté d’organiser les élections générales en Haïti au plus tard le 31 août 2025, Maryse Narcysse indique que « Fanmi Lavalas est à l’écoute du peuple haïtien au cœur de cette descente aux enfers. Toute concession majeure ou mineure doit être évaluée par le peuple haïtien qui exige un changement réel et non cosmétique. En d’autres termes, le “chavire chodyè” pour passer de la corruption institutionnelle et de la violence organisée à la paix pour tous. »
D’autres structures politiques contactées par Le Nouvelliste indiquent que cette invitation « arrive de façon brusque et inattendue ». Elles n’étaient pas encore en mesure de confirmer leur participation à la rencontre de la Caricom à la Jamaïque.
Une autre catégorie de partis politiques contactés par le journal n’avait pas encore reçu d’invitation jusqu’à ce samedi 2 mars.
Du côté des signataires de l’accord du 21 décembre au pouvoir, l’ancien sénateur Sorel Jacinthe confie au journal qu’ils iront à la Jamaïque même s’ils auraient préféré que cette rencontre se tienne en Haïti.