Haïti. Négociations politiques ou partage du gâteau au CPT, les révélations de Louis Gérald Gilles

Le Conseil présidentiel de transition (CPT) est le théâtre de négociations politiques tendues, révélant les intrications d’alliances et de rivalités au sein du pays. La récente confirmation de négociations pour divers chantiers, a jeté une lumière crue sur les manœuvres en coulisses, notamment le jeu de la séparation du gâteau qui semble caractériser ces pourparlers.

Louis Gérald Gilles, membre du conseil présidentiel, a souligné que des discussions ont eu lieu, mettant en lumière des accords et des désaccords au sein des différentes factions politiques représentées. Selon ses dires, l’équipe minoritaire aurait négocié avec Édgard Leblanc pour une présidence tournante, contournant ainsi sa candidature, soutenue par le bloc Pitit Desalin et RED/EDE/Compromis Historique. 

« L’équipe minoritaire a eu un mot avec Édgard Leblanc pour la présidence tournante, alors que j’étais le véritable candidat du bloc Pitit Desalin et RED/EDE/Compromis Historique. Il y a eu ce deal de l’autre côté pour me barrer la route », a révélé Louis Gérald Gilles, soulignant le caractère « exclusiviste » du groupe de Fritz Jean et de Lesly Voltaire.

M. Gilles lui-même a admis ne pas avoir signé d’accord formel avec Leblanc pour son désistement, mais a néanmoins laissé transparaître son intérêt pour le secteur de la santé publique. En effet, il a affirmé ouvertement son désir de s’occuper de ce domaine, laissant entendre qu’un arrangement informel aurait été conclu en ce sens. Cette implication indirecte confirme ainsi que Gilles aurait obtenu le ministère de la Santé publique et de la population dans le cadre de ces négociations.

« Personnellement, je n’ai pas d’accord signé avec Leblanc pour mon désistement », a-t-il admis sur Magik 9 vendredi 3 mai 2024.

« J’ai avoué à tout le monde mon amour pour le secteur de la santé publique et que j’aimerais bien m’occuper de ce secteur. Mais il n’y a rien de signé », a fait savoir le Dr Louis Gérald Gilles.

« Je suis un médecin praticien. Si j’ai de la chance aujourd’hui d’être là où je suis, je ne pense pas que quiconque peut m’enlever ce droit d’être responsable du secteur santé au CTP. C’est un fait acquis. On n’y revient pas », a-t-il dit.

Dans un élan de transparence, le conseiller présidentiel Louis Gérald Gilles a révélé qu’il n’est pas le seul à avoir manifesté son intérêt pour des chantiers particuliers. « Lesly Voltaire, représentant de Fanmi Lavalas au sein du CPT, comme architecte, est intéressé par les infrastructures, tout ce qui a rapport aux constructions, aux travaux publics. Emmanuel Vertilaire, désigné au Conseil présidentiel de transition par l’organisation politique Pitit Dessalines de Moïse Jean-Charles, est un juriste. Naturellement il est intéressé par la question de la justice et la sécurité publique », a déclaré Gérald Gilles à l’émission Panel Magik.

« Quant au représentant du bloc EDE-RED et Compromis Historique, Smith Augustin, il est intéressé par la question de notre diplomatie qui est un peu molle, qui manque de dynamisme. Il veut se pencher sur la diplomatie. C’est un ancien ambassadeur, un homme brillant avec une bonne maîtrise de la diplomatie. Le conseiller Laurent St-Cyr, représentant du secteur privé des affaires, était plutôt intéressé à la question du rétablissement de la sécurité en général », a-t-il rapporté.

« En ce qui a trait au conseiller Fritz Jean, les grandes questions économiques et de finances, personne ne peut enlever ce droit au gouverneur qui est une personne de grande élégance », a-t-il soutenu, précisant toutefois que les leaderships du ministère de l’Economie et des Finances, de la Direction générale de l’Administration générale des Douanes, de la Direction générale des Impôts, sont des acquis, en termes de recettes fiscales, du gouvernement Henry qu’il ne souhaite pas voir changer.

« Edgard Leblanc, comme président du Conseil, est concerné par tous les chantiers. Pour ce qui est du chantier de l’éducation, le sujet n’est pas encore été abordé au sein du Conseil afin de savoir lequel d’entre nous va s’en occuper », a indiqué le conseiller Gilles.

« Je suis pour la transparence. Il faut allumer cette lampe pour que tout le monde sache ce qui se fait. Quand les choses se font dans l’opacité, cela ouvre la voie à la corruption », a soutenu le conseiller présidentiel, membre du Bloc Majoritaire indissoluble (BMI).

Source : Le Nouvelliste

Lien : https://lenouvelliste.com/article/247973/negociations-politiques-ou-separation-du-gateau-au-cpt-les-revelations-de-louis-gerald-gilles

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