Selon l’économiste Thomas Lalime, cela ne fait l’ombre d’aucun doute que les recettes de l’État ont diminué. « Même l’État est victime de la situation d’insécurité », a-t-il fait remarquer à l’émission Panel Magik mercredi 8 mai 2024.
Il prend comme exemple l’impossibilité pour les mairies de collecter les fonds de Contribution foncière des propriétés bâties (CFPB) dans les régions où les bandits prennent en otage les maisons de la population civile.
Comme toujours l’économie du pays paie au prix fort les conséquences de l’insécurité qui continue de monter en flèche. Les prévisions convergent vers une sixième année consécutive de croissance négative. « Ce que l’on observe est plus grave que les cinq premières années durant lesquelles le pays a connu une croissance négative. Les prévisions du Fonds monétaire international vont en ce sens, parlant de -3%. Nous n’avons pas encore enregistré cette baisse. Cependant, si la situation continue de s’aggraver, nous pouvons nous attendre non seulement à une sixième année de croissance négative consécutive, mais également à une décroissance plus importante cette année si, durant les mois restants de l’année fiscale, la situation reste inchangée », a analysé le Dr Thomas Lalime, rappelant la nécessité de rétablir la sécurité.
Le Dr Thomas Lalime compare ce qui se passe actuellement au coup d’Etat du 30 septembre 1991 et la période post-séisme du 12 janvier 2010. Il croit qu’en termes économiques, sans considérer les pertes en vies humaines, les conséquences de ce qui s’est passé au cours des cinq ou six dernières années en Haïti pourraient être plus graves que celles du tremblement de terre du 12 janvier 2010. L’une des raisons qu’il a évoquées est que, après ce séisme, le pays avait bénéficié de l’assistance et de la sympathie de la communauté internationale.
« Aujourd’hui la communauté internationale nous ironise. Elle nous considère comme des gens qui ne savent pas ce qu’ils veulent, des gens qui ne savent quelles solutions a adopter ou encore qui s’enfoncent dans les problèmes », a indiqué M. Lalime. « Dans le secteur textile, quand on a perdu autant d’emplois, c’était pendant le coup d’Etat, quand il y avait un embargo », s’est-il remémoré.
Source : Le Nouvelliste