Entre janvier et décembre 2023, 128 enfants ont été tués, 78 autres mutilés, des centaines violés, a révélé un rapport présenté sur la situation des enfants au Conseil de sécurité de l’ONU, le 3 juin 2024.
Entre janvier et décembre 2023, 128 enfants ont été tués, 78 autres mutilés, a révélé un rapport présenté sur la situation des enfants au Conseil de sécurité de l’ONU, le 3 juin 2024. Ces enfants ont été victimes « dans des tirs croisés entre des gangs armés et la police nationale haïtienne. Les pertes sont principalement dues à des balles perdues dans le cas de 125 enfants et à des assassinats ciblés concernant 62 enfants, y compris des enfants victimes de viol collectif ou brûlés vifs dans le cadre de représailles », peut-on lire dans ce rapport qui détaille le sexe des enfants et les gangs auxquels ces actes sont attribués.
Le gang de Gran Ravin est responsable de la mort de 35 enfants, des bandes armées non identifiées 26, le gang de Belekou 18, les 400 Mawozo 12, le gang de Boston 11, celui de Canaan 9 enfants. Les Argentins de haut Bel-Air sont responsables de la mort de 8 enfants et G9 An fanmi et alye de 7 enfants, la coalition G-Pèp de 6 enfants. 70 autres homicides sont attribués à d’autres gangs armés et 4 à des auteurs non identifiés, selon ce rapport.
« Des enfants ont été utilisés dans des attaques contre la police nationale haïtienne ou ont été torturés et brûlés vifs par les bandes armées de Baz Gran Grif de Savien et de Force Résistance Chandelle. Des filles ont été utilisées à des fins sexuelles », peut-on lire dans ce rapport remis au Conseil de sécurité.
Selon ce rapport, « des violences sexuelles ont été perpétrées contre 41 filles par des bandes armées non identifiées ». Des éléments du Baz Gran Grif de Savien, du gang de Village-de-Dieu dénommé 5 Segond, celui de Canaan, de Belekou, de Gran Ravin, de G-9 , de Kraze Baryè, Ti Bwa, de Bel-Air, de 400 Mawozo, Kokorat San Ras, de G-Pèp sont responsables de ces viols.
« Il s’agit de cas de viols, de viols collectifs et d’esclavage sexuel », a énuméré le rapport des Nations unies qui fait état de 37 attaques « vérifiées » contre des écoles, de 25 contre des hôpitaux, selon ce rapport qui évoque l’enlèvement de 71 enfants, dont 30 garçons et 31 filles. Le rapport n’a pas pu établir avec précision le sexe de 10 de ces enfants victimes d’enlèvement.
La plupart des enlèvements, 65, avaient pour but d’obtenir une rançon et de commettre des violences sexuelles, a indiqué ce rapport, qui évoque également cinq incidents de refus d’accès humanitaire par des bandes armées non identifiées au cours de la période en question.
« J’appelle à accélérer le déploiement de la Mission multinationale d’appui à la sécurité pour aider la police nationale haïtienne à rétablir la sécurité en Haïti, comme l’a autorisé le Conseil de sécurité dans sa résolution 2699 (2023), et à dispenser à son personnel une formation appropriée en matière de protection de l’enfance », a appelé le rapport, qui a fait état de la situation d’enfants dans d’autres pays dans le monde.
Le rapport, établi à l’issue de consultations et couvrant la période allant de janvier à décembre 2023, est soumis en application de la résolution 2427 (2018) du Conseil de sécurité. Le rapport comprend des tendances concernant l’impact des conflits armés sur les enfants et des informations sur les violations commises, comme l’a demandé le Conseil dans sa résolution 1612 (2005) et ses résolutions ultérieures, selon le rapport.
Dans la mesure du possible, les violations sont attribuées aux parties au conflit et les annexes au présent rapport comprennent une liste des parties qui se livrent à des violations contre les enfants, à savoir le recrutement et l’utilisation d’enfants, le meurtre et la mutilation d’enfants, le viol et d’autres formes de violence sexuelle perpétrées contre des enfants, les attaques contre des écoles, des hôpitaux et des personnes protégées en relation avec des écoles et/ou des hôpitaux, et l’enlèvement d’enfants.
Source : le Nouvelliste