Le premier et dernier grand rendez-vous du Conseil présidentiel de transition (CPT) au palais national, remonte à la rapide et très courte cérémonie de prestation de serment.
Le premier et dernier grand rendez-vous du Conseil présidentiel de transition (CPT) au palais national, remonte à la rapide et très courte cérémonie de prestation de serment. Les conseillers avaient juré ce jeudi 25 avril 2024 de respecter la constitution sur fond de déflagrations d’armes automatiques.
Le Champ de Mars, principal place publique de la capitale où trônent les statuts des pères fondateurs de la nation, est passé en mode défensif depuis mi-mars 2024. Le Champ de Mars est comme un îlot protégé par des troupes d’élite de la PNH et des éléments des FAD’H. Un camp retranché. Tout autour, il y a des entreprises et des maisons pillées ou incendiées.
L’exécutif a pris ses nouveaux quartiers à Musseau, à la Villa d’Accueil. Tous les grands événements se tiennent désormais dans les hauteurs de Port-au-Prince. Au bas de la ville, autour du Champ de Mars, les quartiers fantômes sont devenus la norme.
Les rues et maisons « végétalisées » de Madan Colo à la rue Pavée, de Martissant au carrefour de l’Aviation ne se comptent presque plus. Au cœur des territoires perdues, abandonnées, pilleurs, assassins affrontent les forces de l’ordre.
Sur des amoncellements d’alluvions et de fatras, la vie suit un cours que la survie seule parvient à définir. La colère supplante l’émoi quand, sur les réseaux sociaux, on parvient à reconnaître une rue, des pans de murs non troués par des projectiles. Dans ce décor triste, la frontière du possible est toujours repoussée. Des stations de Tap-Tap et marchés se sont installés à Lalue.
L’exécutif s’est retranché à la villa d’Accueil fraîchement rénovée et le premier ministre Conille trouve un certain confort dans sa résidence officielle de Pétion-Ville. Une rue sépare le CPT du PM qui sont logés dans deux villes différentes loin des tumultes que subissent les Port-au-Princiens ordinaires.
Avant Conille, les locaux de la Primature au Bicentenaire ont été abandonnés, comme le palais de justice de Port-au-Prince. L’abandon des territoires observés depuis février 2021, quelques mois avant la prise en main de l’entrée Sud de Port-au-Prince par les gangs le 1er juin de la même année, est devenu la norme.
Comme l’ex-premier ministre Ariel Henry, les nouveaux chefs de l’exécutif misent gros sur la MMAS qui se fait attendre… Pour le moment, il est difficile de dire si les chefs attendront cette mission comme on attend Godot…
Source : Le Nouvelliste