Haïti. Les USA offrent des millions de dollars pour la capture de chefs de gangs

Les USA offrent des millions de dollars pour capturer Lanmò San Jou, Vitelhomme et Gaspiyay et ont d’autres chefs de gangs dans leur viseur.

Le Département d’Etat américain a annoncé, ce lundi 7 novembre, des récompenses allant jusqu’à 3 millions de dollars à tous ceux qui peuvent fournir des informations permettant la capture de trois chefs de gang haïtiens. Ces derniers sont accusés d’être présumés responsables de l’enlèvement contre rançon de 16 citoyens américains en Haïti en octobre 2021. Le ministère de la Justice américain a publié l’information dans un communiqué.

« Lorsqu’un citoyen américain est enlevé à l’étranger, le département de la Justice engagera la pleine portée de ses autorités chargées de l’application du droit afin de garantir son retour en toute sécurité et tenir pour responsables les auteurs », a dit Merrick B. Garland, procureur général des États-Unis.

« Comme ces chefs d’accusation le démontrent, nous sommes déterminés à collaborer avec nos partenaires interservices et internationaux dans le but d’interrompre ces mécanismes d’enlèvements contre rançon qui mettent en danger la vie de citoyens américains et alimentent les gangs violents et nuisent au peuple haïtien », a-t-il poursuivi. 

Dans ce communiqué, le ministère de la Justice a annoncé aujourd’hui la levée des scellés des accusations pénales portées contre 7 chefs de 5 gangs, dont les chefs de gangs impliqués dans les enlèvements à main armée, en automne de 2021, de 16 citoyens américains.

« Parmi les accusations descellées aujourd’hui figurent des actes d’accusation fédéraux accusant trois ressortissants haïtiens de complot en vue de commettre une prise d’otages et une prise d’otages pour leur rôle dans l’enlèvement armé de 16 citoyens américains en Haïti à l’automne 2021. Les victimes étaient des missionnaires chrétiens servant près de Port-au -Prince-Haïti, et la plupart d’entre eux ont été retenus captifs pendant 61 jours avant de s’échapper. Le groupe comprenait cinq enfants, dont un n’avait que huit mois au moment de l’enlèvement », précise le communiqué.

Parallèlement à l’annonce d’aujourd’hui, le département d’État des États-Unis annonce une récompense de 3 millions de dollars (un million de dollars pour chacun des trois inculpés accusés de l’enlèvement des missionnaires) pour des renseignements permettant la capture des trois inculpés qui se trouveraient à Haïti. La récompense est offerte dans le cadre du programme Transnational Organized Crime Rewards Program.

« Ces trois accusés, qui sont inculpés dans des actes d’accusation distincts déposés dans le district de Columbia, comprennent Joseph Wilson alias Lanmo Sanjou, 29 ans et Jermaine Stephenson, alias Gaspiyay, dans la fin de la vingtaine, tous deux dirigeants actuels du gang 400 Mawozo, et Vitelhomme Innocent, 36 ans, chef du gang Kraze Barye. Le gang 400 Mawozo, qui opère dans le quartier de la Croix-des-Bouquets à l’est de Port-au-Prince, a revendiqué l’enlèvement des missionnaires. Le gang Kraze Barye opère dans les régions de Torcelle et Tabarre en Haïti. Selon l’acte d’accusation, Innocent a collaboré avec 400 Mawozo dans la prise d’otages », a détaillé le communiqué. Les autorités américaines ont demandé à tous ceux qui détiennent des informations pouvant conduire à l’arrestation de ces personnes d’envoyer des renseignements via WhatsApp sur ce numéro: +1 305 495 0956. 

En plus des actes d’accusation pour l’enlèvement des missionnaires, le ministère de la Justice a annoncé des accusations contre quatre autres ressortissants haïtiens qui sont les chefs de trois autres gangs impliqués dans deux autres enlèvements de citoyens américains en Haïti. Selon le directeur du FBI, Christopher Wray, les accusations descellées aujourd’hui rappellent la capacité du FBI à atteindre des acteurs criminels à l’étranger lorsque des crimes sont commis contre des citoyens américains.

« Avec nos partenaires fédéraux et internationaux, le FBI continuera à poursuivre – où qu’ils soient – tous ceux qui prennent des Américains pour cibles de prise d’otages ou autres crimes violents. »

Pour sa part, l’avocat américain du district de Columbia, Matthew M. Graves, a assuré que son pays « reste aux côtés d’Haïti, ravagée par des gangs violents ».

« Nous nous engageons à utiliser tous les outils disponibles pour poursuivre ces gangs afin de perturber leurs activités illégales en Haïti et rendre justice à nos victimes », a-t-il indiqué. 

Plus loin, le communiqué du ministère américain de la Justice a rappelé que l’enquête concernant l’enlèvement des missionnaires le 16 octobre 2021 a également entraîné deux accusations supplémentaires.

« Deux présumés chefs du gang 400 Mawozo avaient préalablement été accusés des crimes. Joly Germine, alias « Yonyon », 30 ans, et Jean Pelice, alias « Zo », 27 ans, ont été inculpés en juillet 2022 par une mise en accusation de remplacement. Ils ont tous deux plaidé non coupables aux chefs d’accusation. Selon la documentation judiciaire, Germine, qui, au moment de l’enlèvement, était incarcéré dans une prison haïtienne, dirigeait et contrôlait les opérations d’enlèvement perpétrées par les membres du gang 400 Mawozo, et notamment les négociations d’une rançon pour la libérer les otages. Un des objectifs avoués de la prise d’otages par le gang, était d’obtenir du gouvernement haïtien la libération de prison de Germine. Germine aurait eu des contacts réguliers avec les autres chefs de 400 Mawozo au sujet de l’enlèvement et de la captivité des otages, ainsi que de la rançon. Deux otages ont été libérés autour du 20 novembre 2021 et trois autres ont été libérés le 5 décembre 2021. Les autres otages se sont échappés autour du 16 décembre 2021 », a expliqué le communiqué.

Le ministère américain de la Justice a également indiqué que trois autres accusations visant trois autres gangs haïtiens ont été descellées.

« Le chef du gang Grand-Ravine, Renel Destina, alias « Ti Lapli », 40 ans, est accusé de prise d’otages. Grand-Ravine contrôle les zones au sud-ouest de Port-au-Prince. L’acte d’accusation retient contre le gang les charges d’enlèvement en février 2021 d’une victime américaine, de détention de la victime pour environ 14 jours durant lesquels la victime a été quotidiennement menacée avec une arme, alors que sa famille se démenait pour trouver les fonds.

En fin de compte et après versement de rançon, la victime a été libérée le 16 février 2021. Emanuel Solomon, alias « Manno », dans la trentaine, un chef du gang Village de Dieu, est accusé dans une plainte pénale de l’enlèvement en janvier 2021 d’un citoyen américain. Le gang de Village de Dieu contrôle les zones au sud-ouest de Port-au-Prince. La victime a été prise en otage avec une arme et détenue pendant quelque 11 jours jusqu’à ce que sa famille et ses amis versent une rançon à Haïti pour obtenir sa libération. Le gang a gardé la voiture et les deux téléphones de la victime et l’a finalement libérée le 23 janvier 2021. Manno et les autres chefs de gang sont actifs sur les médias sociaux et affichent les exploits du gang.

Deux chefs du gang Kokorat san Ras, notamment John Peter Fleronvil et Jean Renald Dolcin, ont été accusés dans une plainte pour enlèvement en juillet 2022, sous la menace d’armes, de trois victimes américaines.  Deux des victimes, un couple marié, ont été détenues pendant six jours et libérées après versement de rançon par un membre de la famille. Une troisième victime a été emmenée captive le jour après les deux autres victimes américaines et détenue pendant quelque six jours alors qu’un membre de sa famille négociait sa libération. Cette dernière victime aussi a été libérée après versement de rançon au gang.

Les victimes ont toutes été détenues dans le même lieu. Fleronvil et d’autres membres du gang Kokorat san Ras ont été arrêtés le 11 septembre 2022 par les forces de l’ordre haïtiennes alors qu’ils s’apprêtaient à traverser la frontière avec la République Dominicaine. Destina, Solomon et Dolcin sont aussi recherchés », peut-on lire dans le communiqué. 

« Les affaires sont en cours d’instruction par l’antenne du FBI à Miami avec l’apport précieux de Diplomatic Security Service du département d’État. La Police nationale d’Haïti a aussi apporté une aide importante. Les affaires sont instruites par les procureurs fédéraux adjoints Karen P. Seifert, Jack Korba et Brittany Keil, avec l’assistance du spécialiste juridique Jorge Casillas et le procureur fédéral adjoint spécial Beau Barnes du parquet fédéral du District de Columbia », a indiqué, pour sa part, l’ambassade américaine à Port-au-Prince, dans un communiqué.

 

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