Haïti. Les USA et le Canada travaillent à sanctionner les gangs et ceux qui les financent

Les émeutes sont incessantes. @DR

Les Etats-Unis et le Canada, avec le soutien d’autres pays de la communauté internationale, travaillent sur des instruments juridiques en vue de sanctionner les gangs et leurs financiers, à l’origine de l’aggravation en Haïti d’une crise de carburant sur fond de crises humanitaire, sécuritaire, économique et sociale.  

Côté américain, il y a la proposition de loi de 2022 sur la transparence de la collusion criminelle en Haïti.  Elle est axée sur les puissants gangs de rue haïtiens et exigerait « une nouvelle enquête fédérale et un rapport sur les personnes et organisations politiques et économiques soutenant les activités des gangs criminels en Haïti », peut-on lire dans le Miami Herald.

Le représentant Val Demings, un démocrate candidat au Sénat des États-Unis en Floride qui représente actuellement le 10e district du Congrès de l’État, prévoit d’introduire la législation cette semaine à la Chambre des représentants.

« Cette nouvelle législation nous aidera à identifier les mauvais acteurs derrière l’anarchie en Haïti et à leur demander des comptes », a déclaré M. Demings.

Le plus urgent : négocier
une trêve humanitaire

Le mois dernier, l’administration Biden a fait pression pour que le Conseil de sécurité des Nations unies adopte une résolution visant à établir un nouveau cadre pour les sanctions internationales à l’encontre des chefs de gangs haïtiens et de ceux qui leur fournissent des armes et un soutien financier.

Le texte proposé a été communiqué mardi par les États-Unis aux membres du Conseil de sécurité à New York, qui devront finalement l’approuver. Le focus est aussi mis sur ceux qui financent les gangs.

Ce qu’il y a de plus urgent : négocier une trêve humanitaire pour mettre fin au blocage du terminal de Varreux, à Cité-Soleil, signale la cheffe de la diplomatie du Canada, Mélanie Jolie dans un entretien depuis la capitale péruvienne, peut-on lire dans La Presse, un journal canadien. 

« Ça fait 21 jours que c’est bloqué, que les gens n’ont pas accès à du carburant, n’ont pas accès à l’eau potable. Il y a une résurgence de choléra présentement en Haïti, et la vie des enfants, en particulier, est en danger », regrette-t-elle.

En plus de perturber les activités quotidiennes, l’absence de carburant qui sévit au pays empêche les hôpitaux et ambulances de fonctionner normalement, en plus de forcer les entreprises de traitement et de distribution d’eau à interrompre leurs activités.

C’est la bande criminelle de Jimmy Chérizier, alias Barbecue, chef du gang criminel G9, qui est derrière ce blocus portuaire. Et c’est ce genre de personne – il est déjà sanctionné par Washington – que l’on voudrait frapper de sanctions, tant que faire se peut.

Les États-Unis et le Mexique ont concocté une résolution qui est actuellement à l’étude au Conseil de sécurité des Nations unies. Elle pourrait être mise aux voix le 21 octobre.

L’impunité a assez duré

« Les sanctions viseraient des personnes qui participent à la corruption et qui sèment la violence. L’impunité a assez duré », soutient la ministre Joly, sans vouloir s’avancer sur le type de personnes ou d’entités qui pourraient se retrouver sur une liste canadienne.

« On travaille avec plusieurs pays ensemble, on s’échange des informations, comme on a fait dans d’autres cas, comme la guerre en Ukraine : on a travaillé avec l’Union européenne et avec les États-Unis. Le but, c’est qu’on soit coordonnés », enchaîne-t-elle.

Il y a toujours évidemment en trame de fond l’enjeu de la gouvernance. Le Premier ministre Ariel Henry, qui est Premier ministre intérimaire depuis que Jovenel Moïse l’a désigné, deux jours avant son assassinat, le 7 juillet 2020, gouverne à coups de décrets. C’est lui qui a mis le feu aux poudres en supprimant les subventions aux prix du carburant.

Interrogé pour savoir si le Canada reconnaît la légitimité d’Ariel Henry, la ministre des Affaires étrangères ne s’aventure pas à répondre directement à la question : « Nous, on travaille avec les forces politiques qui sont en place ». Mais chose certaine, « le statu quo ne peut pas durer », et il faut en arriver à « une transition démocratique en Haïti », insiste-t-elle.

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