Peyi lòk, pénurie de carburant, choléra, les hôpitaux publics et privés en Haïti sont en agonie depuis plus d’un mois. Cette semaine, certains hôpitaux exigent même aux patients d’apporter leur propre carburant pour les interventions chirurgicales.
« Effectivement, nous sommes à court de carburant à l’hôpital du Canapé-Vert », confirme le Dr Michel Théard, vice-président de ce centre hospitalier.
« Nous acceptons de faire des admissions pour des cas qui ne nécessitent pas une intervention chirurgicale où nous allons devoir faire tourner la génératrice », précise le Dr Michel Théard.
La situation est semblable dans presque tous les autres hôpitaux. Certains responsables préfèrent ne pas en parler pour, disent-ils, éviter toute amalgame avec la longue crise sociopolitique qui traverse le pays.
« Nous avons déjà annoncé que l’hôpital Bernard Mevs fonctionne avec une réduction des services. Rien n’a changé si ce n’est une plus grande réduction de nos capacités. Nous sommes constamment sollicités, mais aucun dénouement n’est trouvé pour un approvisionnement normal en carburant », confie une source à Bernard Mevs sous couvert de l’anonymat.
Le Dr Marc Edson Augustin, directeur médical de l’hôpital de la Fondation St-Luc évoque un « état d’alerte maximale » au sein de l’institution Nos petits frères et sœurs.
Plus de carburant pour faire
fonctionner les générateurs
« Il y a 15 jours, nous avons tiré la sonnette d’alarme pour annoncer que nos institutions risquent de fermer leurs portes si rien n’est fait pour un approvisionnement normal en carburant. Nous avons élaboré un plan de fonctionnement avec une prévision de 15 000 gallons de carburant, nous en avons trouvé 5 000, cela fait plus de 15 jours. Nous sommes encore une fois en état d’alerte maximale » » explique le Dr Marc Edson Augustin.
En pleine réunion sur la préparation d’une note en ce sens, le Dr Marc Edson Augustin avance que plusieurs options sont sur la table. « Les hôpitaux Saint Damien et Saint Luc songent à fonctionner avec une réduction de certains services comme la radiologie, les salles d’opération etc. D’autres services peuvent être mis en un jour précis au cours de la semaine. Plusieurs options sont sur la table pour faire face à cette situation complexe et compliquée », annonce le Dr Marc Edson Augustin.
À l’hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti, la situation reste inchangée. Un horaire d’alimentation en électricité allant de 8 heures du matin à 4 heures de l’après-midi du lundi au vendredi a été communiqué aux médecins.
Dans la foulée, l’hôpital de Margareth Degand informe qu’elle fonctionne correctement contrairement aux rumeurs qui circulent sur sa fermeture. « Cependant, il faut passer par le parking parce que la vitre de la porte d’entrée a été cassée », indiquent les responsables.
Source : Le Nouvelliste
Lien : https://lenouvelliste.com/article/238524/les-hopitaux-en-etat-dalerte-maximale
