Haïti. Les gangs repartent à l’offensive

Après quelques jours de répit, les groupes criminels sont revenus à la charge et font parler la poudre dans la région métropolitaine.

Après quelques jours de répit, les groupes criminels sont revenus à la charge et font parler la poudre dans la région métropolitaine. Ce jeudi 14 mars, des tirs ont visé l’aéroport international Toussaint Louverture. Les faits sont survenus en fin de matinée alors que des ouvriers s’affairaient à réparer une partie de la clôture, trouée par des malfrats. Les ouvriers, pris de panique, ont fui le site. Selon Lionel Lazarre, un responsable de la Brigade d’opération et d’intervention départementale (BOID) a été blessé par balles au moment des faits. Le policier a reçu une balle perdue alors qu’il se trouvait sur la cour de la Direction générale de la PNH, situé non loin de l’aéroport, a précisé Lazarre.

Plus tôt dans la journée, un incendie s’est déclaré à la prison civile de Port-au-Prince, à la rue du Centre. De loin, on a pu apercevoir d’épaisses nuages de fumée sortir du site. La prison n’est plus gardée par la police depuis l’attaque de bandits armés suivie de l’évasion de plusieurs milliers de détenus dans la nuit du 2 au 3 mars 2024. Aucun prisonnier ne s’y trouvait au moment du sinistre car ils ont tous été préalablement transférés (moins d’une centaine) vers d’autres commissariats dans l’après midi du 3 mars.

Pour l’heure l’origine de cet incendie demeure inconnue. 

Jeudi soir, des témoins ont rapporté au Nouvelliste des attaques armées contre les quartiers de Vivy Mitchell, Bellevue et Belvil. Des tirs sporadiques y ont été entendus. De nombreuses familles étaient remarquées dans les rues en début de soirée en train de fuir leur domicile. 

Ces riverains, la veille, avaient vécu une soirée cauchemardesque. En effet, des rafales d’armes automatiques ont ponctué la nuit du 13 mars. Elles ont été entendus dans les parages de l’académie de police, de la route principale de frères, de Belvil et de Vivy Mitchel. Les tirs ont duré presque toute la soirée. Le journal a appris que des agents de la PNH, des riverains, etc. se sont mesurés aux bandits du gang kraze Baryè. Des témoins ont également rapporté au Nouvelliste des tirs à Nazon, Delmas 19, Delmas 30, etc., toujours mercredi soir.

Cette remontée de la violence survient alors que les regroupements politiques s’activent pour donner au pays un Conseil présidentiel. La quasi totalité des coalitions ont déjà soumis le nom de leur représentant à l’organisation régionale.

Guy Phillipe, Jean Charles Moïse et Jimmy Chérisier ont, chacun en ce qui le concerne, rejeté cette proposition de la Caricom d’un revers de main. 

La résidence du chef de la police pillée et incendiée

Des bandits ont attaqué et mis le feu à la résidence du directeur général de la Police nationale d’Haiti (PNH) située dans la plaine du Cul-de-Sac, à Santo.

Des bandits ont attaqué et mis le feu à la résidence du directeur général de la Police nationale d’Haiti (PNH) située dans la plaine du Cul-de-Sac, à Santo.

La résidence du directeur général de la PNH, Frantz Elbé, a été attaquée et incendiée, jeudi 14 mars 2024, a confié au journal une source proche de l’état-major de la police alors que des vidéos circulaient sur les réseaux sociaux. 

« Les faits ont eu lieu ce matin [jeudi 14 mars]. La maison n’était pas occupée », a poursuivi cette source, qui souligne que cette attaque contre la résidence du DG Elbé « est le point culminant d’une série de calomnies, d’attaques verbales sur les réseaux sociaux et dans la presse menées contre le Directeur général par des personnes ayant des motivations politiques ». 

« La police est une institution républicaine qui résiste encore face à ceux qui veulent prendre le pouvoir politique par les armes. C’est aussi ces gens qui ont ciblé le directeur général », a indiqué cette source. 

Depuis le 29 février, plus d’une dizaine de commissariats, des sous-commissariats ont été attaqués dans le cadre d’actions coordonnées de bandes armées qui sèment la terreur. Six policiers ont été tués au sous-commissariat de Bon Repos, plus de 5 000 détenus ont pu s’échapper après les attaques contre les prisons civiles de Port-au-Prince (pénitencier national) et de Croix-des Bouquets. L’aéroport international Toussaint Louverture a été attaqué ainsi que le port.

Ce jeudi, des actes de pillages ont été signalés en plusieurs endroits de la zone métropolitaine de Port-au-Prince. 

Source : Le nouvelliste

Liens :

https://lenouvelliste.com/article/247248/les-gangs-repartent-a-loffensive

https://lenouvelliste.com/article/247244/la-residence-du-chef-de-la-police-pillee-et-incendiee

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