Haïti. Les balles font fuir malades et médecins du sanatorium de Port-au-Prince

Des patients et médecins désertent les locaux du sanatorium à cause des gangs qui font fureur dans les parages, à Carrefour-Feuilles, s’est confié le Dr Jean Ardouin Louis Charles.

Le fonctionnement du centre hospitalier est paralysé alors que certains malades dépendent de ce centre hospitalier spécialisé dans les infections pulmonaires.

« Les malades qui ne prennent pas leurs médicaments représentent un danger pour leur propre personne et pour la communauté », a sensibilisé le responsable du sanatorium, Jean Ardouin Louis Charles. « Le traitement de la tuberculose dure six mois; si une personne atteinte de tuberculose ne prend pas ses médicaments régulièrement, elle peut développer une résistance aux médicaments; ils seront inefficaces. À ce moment la personne peut contaminer son entourage. Et ceux auxquels elle transmettra la tuberculose développeront également une résistance qui est difficile à traiter. C’est le risque encouru », a-t-il souligné à l’émission Panel Magik, mercredi 30 août 2023.

Pour la maladie du Sida, les personnes atteintes peuvent développer cette même résistance si elles ne prennent pas leurs médicaments.  

« C’est un important problème lorsque cet hôpital spécialisé ne peut pas travailler et qu’il n’y a aucun autre hôpital qui peut le remplacer rapidement », a avancé le Dr Charles, qui en a profité pour prêcher aux bandits. « Nous ne cesserons jamais de dire que les personnels du monde médical sont neutres. Même dans les pays en guerre on les laisse travailler. Malheureusement en Haïti on ne respecte pas ce principe; on tire sur les ambulances. Il ne faut pas oublier qu’eux aussi ont besoin de soins ; s’il n’y a pas le monde médical, ils ne pourront pas se faire soigner. Ils sont en train de diminuer l’espérance de vie des Haïtiens. Et nous offrons nos services les yeux bandés (sans discrimination) nous souciant seulement de la souffrance de nos patients. »

Jusqu’au mercredi 30 août, le bâtiment était indemne; des professionnels qui habitent tout près y distribuent encore des médicaments malgré le fait que les patients se font rares. « Le problème se pose autour de l’hôpital où il y a des affrontements.

Il y a beaucoup de tirs entre la police et les bandits qui ciblent notamment l’hôpital », a indiqué M. Charles, qui a salué les efforts déployés par la police pour sécuriser les lieux. Toutefois, force est de constater que les policiers sont dépassés par les forces adverses qui gagnent de plus en plus de territoires. Selon lui, c’est la première fois que les bandits sont parvenus à aller aussi loin.

Le sanatorium est un hôpital universitaire qui reçoit des malades souffrant de maladies pulmonaires, notamment la tuberculose, mais aussi des internes, des résidents qui y font leur service. Le centre hospitalier contient une section de médecine interne, son laboratoire. Il compte environ 100 lits et 124 employés. « Nous avons un service de femmes, d’hommes, de pédiatrie pour les enfants ayant des problèmes pulmonaires », a révélé le Dr Charles.

Source : Le Nouvelliste

Lien : https://www.lenouvelliste.com/article/244226/les-balles-font-fuir-malades-et-medecins-du-sanatorium-de-port-au-prince

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