Dans le cadre des déportations annoncées par le gouvernement américain, un premier groupe de 25 rapatriés est arrivé en Haïti sans préparatifs spéciaux.
Parmi ces 25 rapatriés, 13 sont des condamnés, indique Kerlande Desauguste, responsable régionale de l’Office National des Migrations, la seule instance étatique, présente avec la PNH pour accueillir les rapatriés, ce mardi.
Chaque rapatrié a une histoire sur la manière dont il est “retourné” dans le pays. Certains révèlent avoir passé plusieurs mois en prison avant que les autorités de l’immigration américaine ne les renvoient en Haïti. D’autres mentionnent être passés par le Mexique, avoir eu un entretien, puis, après un certain temps, avoir été déportés par les autorités américaines.
Une grande majorité des rapatriés était en colère, ce mardi, au siège de l’ONM, à l’aéroport international du Cap-Haïtien, car ils n’ont pas récupéré leurs passeports à leur arrivée en Haïti. La responsable locale de l’ONM a confié au Nouvelliste avoir reçu seulement 7 passeports des rapatriés, déclarant qu’ils allaient entreprendre des démarches pour tenter de retrouver les passeports manquants.
Un autre employé de l’ONM, qui s’entretenait avec un rapatrié, a déclaré que lorsqu’il a interrogé un agent de l’immigration, ce dernier lui a répondu que de nombreux documents avaient été jetés. Cela a indigné les rapatriés qui n’ont pas récupéré leur passeport, estimant qu’il s’agit d’un abus de pouvoir de la part des agents de l’immigration américaine.
L’un des rapatriés a exprimé sa crainte de circuler en Haïti car il n’a aucune pièce d’identité.
« J’ai peur qu’on m’inflige le ‘bwa kale’ car je n’ai pas de pièce d’identité. De plus, si mes proches veulent m’envoyer de l’argent, je ne pourrai pas le recevoir. »
Contrairement aux annonces, les autorités n’ont pris aucune mesure spéciale pour accueillir ces rapatriés, qui ont ensuite été conduits au Service départemental de la police judiciaire (SDPJ) Nord.
Avec l’appui de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), l’Office National des Migrations (ONM) a fourni à chaque rapatrié un repas chaud, la possibilité de contacter leurs proches par téléphone, ainsi que 5 000 gourdes pour rentrer chez eux.