Le directeur exécutif du Réseau national de défense des droits humains, Pierre Espérance, croit fermement que l’actuel ministre de la Justice et de la Sécurité publique constitue un frein à l’avancement de l’enquête sur l’assassinat du président Jovenel Moïse « Ce dossier ne pourra pas progresser tant que Rockfeller Vincent, ministre de la Justice, sera en poste, parce qu’il n’a pas contribué à faire arrêter Joseph Badio, l’un des cerveaux du crime, qui est également son bras droit », a-t-il dit durant une entrevue accordée à la radio Magik9 le mardi 24 août.
« Badio est l’une des personnes qui savent ce qui s’est passé. Il a beaucoup d’amis au sein du pouvoir. Ces personnes doivent fournir des explications. Le président a été assassiné, les coupables doivent payer pour le crime; certaines personnes doivent démissionner, d’autres doivent être emprisonnées. On ne peut pas livrer Jovenel Moïse et qu’après tout le monde reste à son poste. Rockefeller Vincent fait partie des personnes qui doivent démissionner pour permettre au dossier d’avancer avec sérénité. Il veut orienter le dossier », a persisté Pierre Espérance.
« Quel rapport existe-t-il entre un ministre de la Justice et un juge qui traite un dossier pour qu’il arrive à dire qu’il va lui fournir tous les moyens nécessaires ? Ce n’est pas son rôle. Le pouvoir judiciaire est coiffé par le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire. Le ministre de la Justice n’administre pas le pouvoir judiciaire. Ils veulent donner une couleur politique au dossier. Il faut que la population soit vigilante par rapport à cette situation », a mis en garde M. Espérance
Le juge Garry Orélien est inexpérimenté, selon Pierre Espérance
Le directeur exécutif du RNDDH s’étonne du fait qu’on a confié le dossier au juge Garry Orélien, qui dit-il, est récemment nommé dans le système; il n’a pas encore fait face à ce genre de dossier.
« Que Haïti respecte son engagement de lutter contre l’impunité, la banalisation de la vie. Nous avons besoin d’un juge avec de l’expérience, de la sérénité, et du caractère pour que le dossier ne soit pas orienté politiquement de la manière que les proches de Jovenel Moïse le souhaitent. C’est un crime qui a eu lieu. Jovenel Moïse a été livré. Il faut que les coupables paient. Mais nous nous opposerons aux démarches qui tendent à se servir du cadavre du président Moïse comme arme de persécution politique », a défendu M. Espérance.
Source : le Nouvelliste