Les travaux de construction de la nouvelle tour de contrôle de l’aéroport international Toussaint Louverture ainsi qu’un complexe de gestion du trafic aérien ont été lancés fin janvier.
Détruite par les secousses du tremblement de terre du 12 janvier 2010, la tour est logée depuis dans une structure de transition. Le nouvel édifice sera construit et équipé de matériel de pointe afin de garantir la sécurité dans l’espace aérien haïtien.
Ce projet impliquant plusieurs firmes internationales de renom est financé conjointement par la Banque interaméricaine de développement (BID) et le Trésor public.
L’aéroport international Toussaint Louverture est en passe de se doter d’une nouvelle tour de contrôle et d’un système de gestion du trafic aérien répondant aux normes de l’Organisation internationale de l’aviation civile (OACI). Les travaux de construction de la nouvelle tour de contrôle ont débuté officiellement il y a une semaine avec le démarrage d’installations de chantier.
Le titulaire du ministère des Travaux publics, Transports et Communications, l’ingénieur Rosemond Pradel, s’est personnellement rendu sur place afin de visiter le chantier naissant. L’occasion pour les spécialistes de présenter en détail ce projet d’envergure qui va révolutionner le trafic aérien en Haïti.
Le projet comprend d’abord la construction d’une tour de contrôle de 33 mètres de hauteur et d’un complexe de gestion du trafic aérien, travaux qui seront exécutés par le groupe Vinci Construction Grands Projets et financés par la Banque interaméricaine de développement à hauteur de 20 millions de dollars américains.
Ces deux infrastructures seront ensuite équipées de matériel de pointe sous la direction du consortium Thalès-Aeronav avec un financement conjoint de la BID et du Trésor public pour un montant de 10.8 millions de dollars américains. Les installations seront réalisées à l’aéroport international Toussaint Louverture avec des équipements complémentaires à Kenscoff, dans les hauteurs de Port-au-Prince, ainsi qu’à Paillant, à proximité de Miragôane.
Le séisme de 2010 a considérablement réduit la qualité et la quantité des équipements de contrôle du trafic aérien en service en Haïti, avec un impact significatif sur la sécurité du transport aérien.
Jusqu’à présent, la gestion du trafic aérien d’Haïti reposait sur des contrôles procéduraux, reposant entièrement sur les communications radio entre les aéronefs et les contrôleurs. La désuétude des systèmes de gestion du trafic aérien a obligé le pays à se conformer aux exigences de l’OACI et au plan régional de navigation aérienne pour garantir la sécurité du trafic aérien de survol et domestique.
Ainsi, les entreprises Thalès et Aeronav fourniront une gamme de systèmes de communication, de navigation, de surveillance, de météorologie et de gestion du trafic aérien pour favoriser une transition en douceur vers une ère moderne de gestion sûre et efficace de l’espace aérien en Haïti.
Thalès est un partenaire de confiance de l’OFNAC en Haïti et travaille avec l’autorité depuis plus de 20 ans pour développer le plan de modernisation du contrôle du trafic aérien, de la surveillance et de la navigation du pays. Les mêmes solutions sont déjà en service au Mexique, au Brésil, en Colombie, au Chili, au Venezuela, en Bolivie, en Équateur, dans les six pays membres de la COCESNA (Société centraméricaine de services de navigation aérienne) d’Amérique centrale, en République dominicaine, en Jamaïque, au Panama, à Aruba, à Saint-Martin et à Saint-Barthélemy. Les nouvelles solutions feront entrer Haïti dans une nouvelle ère de sécurité et d’efficacité.
« Nous voulons faire de ce projet en Haïti une réalisation exemplaire en termes de sécurité, de respect de normes environnementales et sociales, selon les meilleurs standards internationaux », a promis le représentant d’ADPi (Aéroport de Paris Ingénierie, assistant au maître d’ouvrage dans le cadre de ce projet et également engagée avec les fonds de la BID), dans la présentation faite au ministre Pradel le 25 janvier à l’Office national de l’aviation civile (OFNAC).
Ce projet s’inscrit dans un large programme de réhabilitation des infrastructures aéroportuaires afin de se conformer aux recommandations de l’OACI et dont la première étape a été la réhabilitation complète de la piste d’atterrissage, fortement dégradée, et son élargissement, finalisé en 2018. Les travaux de construction de la nouvelle tour de contrôle et du complexe de gestion du trafic aérien devraient se terminer début 2024.
Source : Le Nouvelliste