Haïti. La sécurité avait demandé à Jovenel Moïse de changer de résidence

Depuis le mois de février, ses gardes du corps avaient demandé à Jovenel Moïse de quitter sa résidence et d’aller habiter ailleurs.

La volonté du président d’Haïti de poursuivre son mandat jusqu’à ce qu’il considérait comme le terme de ses fonctions légales (en septembre 2021, date anniversaire de sa prise de fonction effective, en septembre 2017), des oppositions s’étaient faites connaître par des réactions hostiles.

En effet, élu le 7 février 2017, selon ses opposants, il aurait du quitter ses fonctions le 7 février 2021. Cette hostilité, non seulement d’une partie de la rue, mais des partis politiques de l’opposition pressés de concourir pour la présidentielle, mais encore des hommes d’affaires, l’avaient démontrée par des prises de positions sans équivoque, demandant à ce que la rue démette le chef de l’Etat.

A ce moment-là, Jovenel Moïse avait dit à quelques personnes qu’un jour on en viendrait à le tuer pour libérer sa place. Il n’avait cependant pas changé ses habitudes, honorant des cérémonies officielles, marchant devant ses gardes du corps, silhouette longiligne dégingandée.

Le Jour du Drapeau, dans un discours en créole, Jovenel Moïse avait dit toute l’opposition qu’il rencontrait de la part des puissances financières du pays, qui n’admettaient pas ses tentatives de mettre fin aux combines, notamment des importateurs avec des agents des douanes. A chacune de ses sorties, ses discours devenaient de plus en plus critiques des grandes familles du commerce et de l’import.

La résidence privée de Pèlerin, dans laquelle il aimait à retrouver la Première Dame, Martine Moïse, et ses enfants, était pour lui un refuge familier.

Au bout de ce couloir, entre deux murs, l’entrée de la résidence privée du président Moïse.

Ses gardes du corps avaient à plusieurs reprises démontré que cette résidence, enclavée au bout d’une impasse, cernée d’autres maisons, située dans un endroit boisé, où des assaillants pouvaient se cacher, était difficile à défendre en cas d’attaque.

Jovenel Moïse a-t-il été victime d’une confiance trop grande en sa chance, lui qui avait débuté en vendant des bananes avant de planter des bananiers et de devenir l’un des plus gros importateur de bananes bio ?

Il semble que cette confiance ait été trahi, disent certains observateurs qui pointent du doigt, d’une part certains de ses gardes du corps, qui n’ont pas bougé lors de l’assassinat, d’autre part l’empressement de certains politiques à se mettre en avant, le corps ensanglanté du défunt président n’étant pas encore enlevé de sa résidence.

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