Haiti. La population dénonce la hausse des prix des produits de première nécessité

Quasiment aucun changement dans la structure des prix des produits de première nécessité et des matériaux de construction dans le pays en dépit de la disponibilité de certains produits sur le marché local.

Dans le département du Centre, les prix grimpent suivant le lieu et le propriétaire. Malgré la distribution des produits pétroliers à la suite de la trêve des gangs à la capitale, les prix restent inchangés dans les rues et certaines stations d’essence. Depuis le 15 octobre 2021 et aujourd’hui encore, les prix des produits ont flambé.

Le samedi 20 novembre 2021, la gazoline se vendait à 400 gourdes le gallon à la pompe à Bohoc, localité de quatrième section Aguahédionde rive droite, commune de Hinche contre 242 gourdes dans les stations du centre-ville. Alors que dans les rues, elle se discutait entre 700 et 750 gourdes.

Un sac de riz 2 500 gourdes

Ce lundi encore, le sac de riz se vend à 2 500 gourdes et le dollar américain se change à 106.50 dans les rues contre 98.50 à 99 gourdes dans certaines banques de la place. Même constat pour le fer et le ciment. Une tonne de fer 1/2 se vendait à 55 500 gourdes en août de l’année en cours alors qu’aujourd’hui elle s’achète à 75 500 gourdes. 

Même constat pour le sac de ciment qui se vendait à 625 gourdes au mois de septembre et ce lundi se discute à 950 gourdes dans la quasi-totalité des magasins du département alors que dans les villes haïtiennes à la frontière haïtiano-dominicaine il se vendait 650 à 700 gourdes le week-end écoulé.

« Mete gaz nan ponp no pou pri manje ka desann. Pri gaz ak manje pa dwe monte ankò. N’ap mande Leta pou di yon mo pou malere ki pa ka jwenn gaz ak manje pou yo manje », a déclaré un groupe de jeunes à Bohoc comme pour exiger l’intervention de l’État pour fixer les prix des produits sur le marché local.

« Un petit groupe s’arroge le droit de priver à manger tout un peuple. »

Jules Jean-Jacques, membre de S’orienter pour l’avenir

« Si nous avons eu au moins un dirigeant dans le département, nous ne sentirions pas le besoin de dénoncer de tels comportements. Un petit groupe s’arroge le droit de priver à manger tout un peuple. Nous sommes ici pour recouvrer notre droit à la vie d’entre leurs mains », a déclaré Jules Jean-Jacques, membre de S’orienter pour l’avenir, appelant la population à la mobilisation en vue de faire respecter ses droits.

À Bohoc, une jeune femme venue de Lajeune brandit son assiette pour demander aux tenants du pouvoir de prendre leurs responsabilités. « Ils ont menti à la population », a-t-elle balancé. Ils ont dit qu’ils aillent nous donner à manger, résoudre le problème de l’insécurité et garantir un meilleur avenir à notre progéniture. C’était ça leurs promesses avant d’entrer dans l’arène. Nous avons été soumis sur cette base. Aujourd’hui, tout va de travers. Qu’ils aillent nous donner à manger ou quitter le pouvoir. Sinon, nous allons tout mettre en ébullition.

Selon un agent du bureau local du ministère du Commerce et de l’Industrie, aucun changement à la hausse dans la structure des prix des produits de première nécessité, taux de change et matériaux de construction n’a été décidé au préalable.

Ce dernier ajoute que les méthodes des grossistes et des détaillants locaux constituent une pierre d’achoppement à la décision du gouvernement visant à changer la donne, notamment dans les prix des produits et le taux de change. Il appelle la population à ne se fier, en tout domaine, qu’aux décisions officielles émanant des autorités légalement constituées. 

« Les dirigeants n’ont rien fait pour changer la donne en vue de faire baisser les prix des produits de première nécessité. »

Lesly Pierre-Louis, président d’APCC

« Ici, même dans les stations d’essence, les prix du carburant ne cessent d’augmenter.  Le MCI n’a pas les moyens de sa politique. Les responsables départementaux ont fermé les yeux sur la vente illégale et exorbitante de tous les produits sur le marché local », a déclaré Me Aucemane Simon, rencontré dans une longue attente pour faire le plein dans une station d’essence à Hinche.

Joint par téléphone ce vendredi, le président de l’Association des petits commerçants du Centre a confié au Nouvelliste qu’effectivement il y a une montée spectaculaire des prix sur le marché local. 

« Les grossistes dictent leurs lois au Plateau central. Les dirigeants n’ont rien fait pour changer la donne en vue de faire baisser les prix des produits de première nécessité et de booster l’économie nationale au profit des petites bourses », a déclaré Lesly Pierre-Louis, président d’APCC, appelant la population à la mobilisation pour forcer les grossistes à faire marche arrière dans la hausse des prix des produits sur le marché local. « Il n’y a aucune raison pour expliquer ce rebond spectaculaire des prix sur le marché », a-t-il dénoncé.

Source : Joram Moncher Le Nouvelliste

Lien : https://lenouvelliste.com/article/232761/plateau-central-la-population-denonce-la-montee-des-produits-de-premiere-necessite

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