L’Unité de lutte contre la corruption (ULCC) a célébré, vendredi 9 décembre 2022, à l’Hôtel Montana, la Journée internationale de lutte contre la corruption. Le Premier ministre Ariel Henry, des cadres de l’institution et de l’administration publique, des membres du corps diplomatique, entre autres, ont pris part à cette activité.
Faisant écho à la requête du directeur général de l’institution, Me Hans Jacques Ludwig Joseph, qui appelle à des procès pour mettre fin au cycle de l’impunité, le Premier ministre demande à la justice d’agir rapidement contre les corrupteurs ainsi que leurs complices dans le secteur privé. L’Etat, dit-il, « a besoin de toutes ses ressources pour aider les compatriotes qui vivent dans la misère et font face à toutes sortes de difficultés. »
Le directeur de l’ULCC a présenté le bilan des actions préventives et répressives de l’institution pour l’exercice 2021-2022.
« Cette année encore, sur le volet de la répression, l’ULCC a pu produire 35 requêtes s’ajoutant aux 70 de l’année dernière demandant la poursuite judiciaire des personnalités n’ayant pas effectué leur déclaration de patrimoine et a transmis aux autorités de poursuite dix rapports d’enquêtes bien argumentés s’adjoignant aux dix de l’année dernière », a-t-il déclaré.
Dénonçant les impacts néfastes de la corruption pour la société Haïtienne, Me Joseph a poursuivi pour appeler la justice à faire le suivi des dossiers qui leur sont transmis.
« De notre lieu à l’ULCC, au nom du Gouvernement de la République, nous assumons avec courage la responsabilité qui est la nôtre, il revient maintenant à la justice d’assumer la sienne. Car, l’impunité ne doit jamais être une option. On veut et on attend des procès en écho à notre dure labeur », a-t-il martelé.
Présent pour l’occasion, le ministre de l’Économie et des Finances, Michel Patrick Boisvert, a félicité le travail de l’équipe dirigeante de l’ULCC qui a transmis à la justice une dizaine de rapports d’enquête pour le dernier exercice. Il appelle à ce que l’intérêt général transcende les intérêts particuliers.
« Il ne peut y avoir de confiance dans les pouvoirs publics que si les citoyens ont la conviction que ceux à qui la souveraineté est déléguée agissent au service de l’intérêt collectif », a affirmé le ministre.
Selon lui, « ceux et celles qui sont intéressés à la réalisation du service public doivent comprendre que la politique n’est pas une carrière pour s’enrichir. Nous avons besoin de femmes et d’hommes honnêtes afin de renforcer notre démocratie.»
Saluant les engagements de chaque citoyen, chaque organisation de la société civile qui font pour leur part, un travail énorme de sensibilisation énorme contre la corruption, le grand argentier de la République reconnaît néanmoins que « la lutte contre la corruption passe nécessairement par une prise de conscience effective de la part des citoyens mais surtout une volonté politique forte de la part de nos dirigeants. »
De son côté, le Premier ministre Ariel Henry n’est pas allé par quatre chemins pour demander à la justice de faire son travail, affirmant catégoriquement que le gouvernement est plus que jamais déterminé à traquer les corrompus jusqu’à leur dernier retranchement et avec toute la rigueur de la loi.
« La justice doit agir rapidement contre les corrupteurs et leurs complices dans le secteur privé, parce que l’État a besoin de ressources pour aider nos compatriotes qui vivent mal, dans la misère et dans toutes sortes de difficultés. La justice doit tracer des exemples dans la société pour que les prochaines générations sachent que la société ne peut tolérer les gens qui volent, ou tentent de voler l’argent et les biens de l’État. »
Invitant les citoyens à dénoncer les employés de l’État qui acceptent des pots de vins, le premier ministre a promis que son Gouvernement n’entend rien relâcher dans cette lutte acharnée contre les ennemis de la Patrie qui, souvent, utilisent la corruption passive et active comme instrument idéal pour déconstruire la nation et compromettre la stabilité tant nécessaire à la croissance.
En cette journée, outre la deuxième édition de la revue Transparence, l’ULCC a présenté différents travaux et guides préparés à l’intention de l’administration publique en particulier et du public en général, à savoir l’Indice de Performance des Institutions Publiques Haïtiennes (IPIPH), un Guide pratique autour des risques d’atteintes à la probité, un Guide pratique de déclaration de patrimoine, un Diagnostic de la loi du 12 février 2008 portant déclaration de patrimoine par certaines catégories de personnalités politiques, de fonctionnaires et autres agents publics.
Des plaques d’honneurs ont été décernées à des personnalités pour leur sens de la droiture, de dignité et d’application rigoureuse des principes d’éthique. Il s’agit de Me Joseph Léon Saint-Louis, Me Gelin Imanes Collot, l’Inspecteur général de la Police nationale d’Haïti (PNH), Max Hilaire et Madame Elizabeth Gédéum Thozince.
Source : Le Nouvelliste