Les Gonâviens ont des difficultés à s’approvisionner en produits alimentaires dans le contexte marqué par la hausse des prix et les actes de piraterie qui se multiplient en mer.
« Sur l’île de La Gonâve, nous sommes dépendants de Port-au-Prince. Il n’y a pas de production. La mer n’est plus sûre, les marins font face à des détournements d’embarcation. On déplore aussi le vol de bateaux et des cas d’enlèvement de marchands », a expliqué Samuel Michel, invité à Panel Magik le jeudi 2 mai 2024.
Outre les cas de piraterie, la mer n’épargne pas les embarcations. Des naufrages sont monnaie courante, ce qui plonge la population dans la désolation, a indiqué M. Michel, critiquant l’attitude de l’État qui ne se soucie guère de la situation des habitants de cette île de 193 km2.
Les prix des produits de première nécessité ont connu de nouvelles augmentations à la suite des événements du 29 février dernier. Pour l’heure, un gallon de carburant se vend entre 1 500 et 2 000 gourdes à La Gonâve et un sac de riz (de 9 marmites) coûte 5 850 gourdes, a illustré Samuel Michel. « La situation a été toujours ainsi à La Gonâve. « Les articles de première nécessité étaient toujours coûteux, et il fallait toujours risquer sa vie en empruntant la mer pour en acheter, mais les récentes augmentations sont dues aux frais que les acheteurs versent aux bandits pour faciliter le passage de leurs marchandises », a déclaré Samuel Michel.
La Gonâve est épargnée jusque-là du grand banditisme. Les écoles fonctionnent sans problème, a souligné M. Michel. Quant aux hôpitaux, ils fonctionnent au ralenti car les médecins de Port-au-Prince ne viennent quasiment plus, ce qui paralyse certains services des centres hospitaliers de l’île. « Dans le temps, on pouvait transporter les malades plus graves à Saint-Marc, mais c’est devenu plus compliqué », a indiqué Samuel Michel.
Samuel Michel dit applaudir la mise en place du Conseil présidentiel de transition, souhaitant que cette nouvelle équipe devra se pencher sur le sort des habitants de l’arrondissement de La Gonâve.
