Le président haïtien Jovenel Moïse, avant d’être assassiné en juillet 2021, dressait une liste de narco-trafiquants. Ses tueurs l’auraient saisie.
C’est ce que révèle un article du New York Times paru cette semaine.
Dans les mois précédant son meurtre, Jovenel Moïse avait entrepris de mener une lutte implacable, malgré les adversités, y compris dans son camp politique, contre des trafiquants d’armes et de drogue. Certains responsables pensent aujourd’hui que c’est pour cette raison qu’il a été éliminé brutalement.
Lors de l’attaque de sa résidence privée de port au Prince, Jovenel Moïse avait commencé à dresser une liste de politiciens et de gros entrepreneurs qui seraient impliqués dans le trafic de drogue en Haïti, avec l’intention de la remettre au gouvernement américain. C’est ce que révèlent quatre hauts fonctionnaires et conseillers haïtiens chargés de rédiger le document qui aujourd’hui craignent pour leur vie.
Le président, d’après ces fonctionnaires, leur avait ordonné de n’épargner personne, pas même « les faiseurs de rois » qui l’avaient propulsé au pouvoir — une mesure parmi d’autres, prises à l’encontre de trafiquants de drogue présumés, qui auraient pu motiver son assassinat.
Quand les hommes armés qui ont tué son époux pénètrent dans la chambre du couple, son épouse, Martine moïse a eu la présence d’esprit, touchée par une rafale, de rester au sol, sans bouger, les yeux fermés, retenant sa respiration.
Les tueurs ont commencé à fouiller partout, ouvrant des placards, des tiroirs, avant de lancer « C’est ça ! Je l’ai ! » et de s’éclipser.
Selon son témoignage, tout au début de l’enquête sur la mort de son époux, Martine Moïse a dit qu’elle pense que les tueurs ont profité de l’assassinat pour récupérer des papiers, un dossier, quelque chose de compromettant pour quelqu’un…