Pour le 5e mois de l’exercice fiscal 2022-2023, la libre circulation des biens et des gens reste le plus grand défi des entrepreneurs haïtiens. L’insécurité qui sévit à Canaan, Martissant, Ganthier, entre autres, continue d’impacter négativement les activités commerciales et touristiques du pays.
La présidente de l’Association touristique d’Haïti (ATH), Raïna Forbin, intervenant sur Magik 9, le mardi 7 février 2023, a réagi sur la situation des différentes industries du secteur touristique dans le contexte de la dégradation du climat sécuritaire et dans un contexte où la banque centrale a indiqué que le porte-feuille de crédit des banques enregistre un niveau important d’improductivité.
« La BRH a offert un moratoire qui arrive à expiration en mars 2023. On va devoir demander une extension de ce moratoire parce qu’aujourd’hui les entreprises du secteur touristique ne sont toujours pas prêtes à répondre à leurs obligations financières. Elles ont encore besoin d’un accompagnement », a indiqué Mme Forbin.
« La situation du secteur touristique est catastrophique, a soutenu Raïna Forbin. C’est vraiment compliqué. Aujourd’hui nous sommes à moins de cent mille visiteurs par année contre cinq cent à six cent mille en 2015, 2016 et 2017. Cela fait plus de quatre ans que le secteur est en chute libre. On a perdu 50 à 70% des emplois directs et indirects dans le secteur», s’inquiète la présidente de l’ATH, qui ne voit pas d’espoir pour des jeunes formés en patrimoine et tourisme, par exemple.
« Pourtant, le secteur touristique est transversal. Avec cette situation, ce sont les hôtels, les restaurants, les maisons de location de voitures, toute la chaîne du secteur qui en souffre. Voilà où nous en sommes avec une image d’Haïti extrêmement négative », a déploré Mme Forbin.
Sur la question de comment remédier à cette situation, Raina Forbin est optimiste. « Ce n’est pas très compliqué. C’est peut-être très difficile, mais il est très clair pour nous. Tout doit passer par le rétablissement de la sécurité, le rétablissement de la circulation des personnes et des biens. Il n’y a pas d’autre moyen de remembrer le secteur», a-t-elle dit, précisant que des discussions ont eu lieu avec des responsables de l’État sur la situation.
Sur Magik 9, le mercredi 4 janvier 2023, Gary Hugues Dalencourt, président de l’Association des entrepreneurs de Saint-Marc (AESM), avait indiqué que tous les secteurs d’activité du grand Nord paient au prix fort les conséquences de l’insécurité. « Le commerce en général est en grande difficulté. C’est une situation intenable ».
Le secteur hôtelier, particulièrement sur la côte des Arcadins, traverse des moments difficiles. « L’été dernier, les hôtels n’ont pas pu tirer profit de la période des fêtes patronales qui, en temps normal, génèrent beaucoup d’activités. Des pertes d’emplois indirects sont enregistrées », avait rapporté le président de l’AESM.
Source : Le Nouvelliste