La commune de Gros-Morne a, une fois de plus, a subi les assauts du gang de Ti Bwadòm, samedi 18 janvier 2025.
Cette attaque a fait au moins 10 morts et plusieurs blessés, dont une personne dans un état critique. Le maire de la commune, Hubert Cénéac, exige un renforcement des dispositifs de sécurité et des actions concrètes contre les gangs qui continuent de semer la terreur.
L’attaque s’est déroulée entre 10h et midi, alors que la population vaquait paisiblement à ses occupations. Un groupe d’individus armés, affiliés au gang Kokorat San Ras, a ouvert le feu sur la localité, tirant des rafales de balles créant ainsi de vive tension.
Selon le maire, le bilan s’élève à 10 morts, recensés après que les forces de l’ordre ont réussi à repousser les assaillants. Par ailleurs, quatre personnes ont été blessées par balle, dont une grièvement atteinte par une balle logée dans le dos. Cette dernière lutte actuellement pour sa survie, en raison des difficultés rencontrées pour extraire le projectile.
Les victimes se trouvaient principalement dans la localité de la troisième section de Rivière Blanche, dont quatre près du cimetière de Grépen, à environ 500 mètres du commissariat de la ville. Les six autres ont été tuées dans la localité de Campêche.
Le gang de Ti Bwadòm, responsable de cet acte, opère régulièrement entre Gros-Morne et Port-de-Paix, en passant par les zones de Ti Bwadòm et Pendu. Il a également établi un poste de péage illégal dans la quatrième section communale.
L’attaque a été repoussée par les agents de l’UDMO (Unité Départementale de Maintien de l’Ordre), aidés par quelques policiers administratifs présents au commissariat, avant l’arrivée de renforts en provenance des Gonaïves.
Contacté par le journal, le maire Hubert Cénéac a exprimé ses inquiétudes face à la persistance de la menace dans la région.
« Je me suis déjà entretenu avec le directeur départemental de la PNH concernant les défis sécuritaires de la zone. L’effectif des policiers sur place doit être augmenté, et ils ont besoin de moyens matériels. Le commissariat dispose d’un véhicule usagé, ce qui limite grandement les opérations. Vu la situation et les risques, les autorités doivent doter la commune d’au moins deux blindés pour affronter ces criminels », a-t-il déclaré.
Pour rappel, en juin 2024, ce même gang avait déjà tué dix personnes et incendié plusieurs maisons dans les localités de Lagon (3e section communale de Terre-Neuve) et Grande Plaine, situées aux environs de Gros-Morne.
Ces attaques répétées illustrent la passivité des autorités policières dans le Haut-Artibonite et la dégradation constante de la sécurité dans la région, mettant en lumière l’urgence d’une intervention des autorités pour protéger les citoyens et rétablir l’ordre. Sans des moyens adéquats pour les forces de l’ordre et une réponse ferme de l’État, les habitants de Gros-Morne et des zones environnantes continueront à vivre sous la menace permanente de ces gangs.
Source : Le Nouvelliste
