Le Premier ministre Garry Conille boucle une deuxième semaine à la tête du pays.
Le Premier ministre Garry Conille boucle une deuxième semaine à la tête du pays. Deux semaines marquées par l’installation des membres du gouvernement, du directeur général de la Police nationale d’Haïti, par des rencontres et des visites.
Jusqu’ici, le Premier est sur la même longueur d’onde que le Conseil présidentiel de Transition. Ils font et refont des annonces. Il manque pour le moment aux deux branches de l’exécutif un calendrier de mise en œuvre de leur plan.
La retraite de deux jours lancée ce vendredi par le Premier ministre au profit des membres du gouvernement va sans doute permettre de décider comment et quand les promesses, notamment celles de rétablir la sécurité et de combattre la corruption, seront matérialisées. A défaut d’une baguette magique pour combattre les gangs et affranchir le pays de la corruption, il faut une première action pour montrer que le pays a changé d’administration.
En attendant cette première action dans le processus de rétablissement de la sécurité dans le pays, l’administration CPT / Conille a procédé, ce vendredi, à l’installation de Rameau Normil à la tête de la Police nationale d’Haïti en remplacement de Frantz Elbé qui n’a pas su en trois ans trouver la bonne stratégie pour contenir ou démanteler les gangs. Le choix de Normil pour remplacer Elbé reste surprenant dans la mesure où son premier passage à la tête de la PNH n’a pas été une réussite. Peut-être que l’administration CPT / Conille voit plus loin que ceux qui critiquent le choix de Normil. Il revient cependant à Rameau Normil de prouver qu’il mérite cette nouvelle confiance placée en lui.
Quant à la lutte contre la corruption, le Premier ministre Garry Conille a déjà annoncé que ce sera la tolérance zéro. Faut-il s’attendre à un meilleur classement du pays dans le prochain rapport mondial sur l’indice de perception de la corruption dans le monde ? En attendant de dévoiler son plan de lutte contre la corruption, le chef du gouvernement, lors d’une rencontre, jeudi, avec les responsables des institutions de lutte contre la corruption dans le pays, a fait une première annonce : celle de sévir contre les 30% des fonctionnaires de l’Etat qui ne se présentent pas à leur poste et reçoivent leur salaire régulièrement.
Combattre l’absentéisme dans la fonction publique est de bonne guerre, mais le Premier ministre doit éviter de mettre la charrue avant les bœufs pour ne pas compromettre cette belle bataille qu’il entend mener. Le gouvernement a l’obligation de combattre l’absentéisme des fonctionnaires publics mais aussi de créer les conditions pour qu’ils puissent se rendre à leur bureau.
Le Premier ministre Garry Conille doit s’assurer que parmi les fonctionnaires indexés ne figurent pas ceux dont les bureaux sont sous le contrôle des gangs. Dans les conditions actuelles, ce serait étonnant que seulement 30% de fonctionnaires de l’administration publique ne se présentent pas à leur poste.
Si le chef du gouvernement a été au centre-ville de Port-au-Prince pour voir de ses propres yeux les dégâts causés par les gangs, il semble qu’il ne comprend pas encore que le rétablissement de la sécurité reste la priorité des priorités.
Source : Le Nouvelliste
Lien : https://lenouvelliste.com/article/248770/garry-conille-sait-il-par-ou-commencer