Alors que le Premier ministre devait rencontrer jeudi les membres du Conseil présidentiel pour discuter sur le remaniement de son gouvernement, Garry Conille a adressé la veille une correspondance au président du CPT dans laquelle il presse Leslie Voltaire de trancher sur la situation des trois conseillers présidentiels « inculpés » dans le dossier de corruption à la BNC, a appris Le Nouvelliste d’une source au sein du CPT.
Dans cette correspondance adressée uniquement au président du Conseil présidentiel, le Premier ministre exhorte le président Voltaire « à prendre les dispositions nécessaires pour écarter du Conseil les trois conseillers impliqués dans le scandale de corruption de la BNC », a rapporté au Nouvelliste un conseiller présidentiel.
« Cette demande du Premier ministre n’est pas une condition pour le remaniement gouvernemental que nous voulons opérer. Dans la correspondance M. Conille affirme que c’est pour le bon déroulement de la transition qu’il souhaite la démission des trois conseillers présidentiels », a souligné notre source au CPT.
Le chef de la Primature qui devait rencontrer les membres du CPT mardi de cette semaine avait demandé le report de la rencontre pour ce jeudi. « Il semblerait que le Premier ministre avait un malaise. À ce qu’il parait il a été voir son médecin. Mais ce n’est pas grave puisqu’il avait tenu une réunion avec certains ministres et membres de son cabinet mardi après-midi », a détaillé notre source au Conseil présidentiel, soulignant que la rencontre devrait se tenir vendredi. Cependant, Le Nouvelliste n’a pas pu confirmer ces informations auprès de la Primature.
Lors d’un rassemblement baptisé par le gouvernement « Forum citoyen » tenu le week-end écoulé à Kenscoff, Garry Conille avait souligné que les trois conseillers présidentiels (Louis Gérald Gilles, Emmanuel Vertilaire, Smith Augustin) impliqués dans le scandale de corruption sont des inculpés puisque le dossier est maintenant au cabinet d’instruction.
Depuis son accession à la tête du CPT, Leslie Voltaire ne jure que par le remaniement du gouvernement. Ce qui complique encore plus les relations déjà tendues entre la Primature et le CPT. Dans ce remaniement, les conseillers présidentiels ciblent particulièrement les ministères dans lesquels Conille avait lui-même placés des ministres.
Un conseiller présidentiel avait déjà indiqué au Nouvelliste la semaine dernière que le CPT veut remplacer les ministres des Affaires étrangères, des Haïtiens vivant à l’étranger, Justice et sécurité publique, Planification, Défense, Santé publique, Intérieur et des Collectivités territoriales.
Depuis environ un mois Garry Conille et les membres du CPT n’ont jamais pu réaliser une rencontre pour discuter de ce remaniement. Outre le départ des trois conseillers présidentiels « inculpés », le Premier ministre exige comme préalable la publication dans le Moniteur de l’accord du 3 avril, la formation de l’Organe de contrôle des actions gouvernementales (OCAG), la formation du Conseil national de sécurité, la nomination des directeurs généraux entre autres.
Source : Le Nouvelliste