Lors d’un Conseil des ministres lundi 2 septembre 2024, le gouvernement et le Conseil présidentiel de transition (CPT) ont décidé de dissoudre le Centre national d’équipements (CNE) et de transférer tous les équipements aux Forces Armées d’Haïti. Une occasion aussi pour le pouvoir d’étendre l’état d’urgence sécuritaire sur le tout le territoire national, de discuter sur un quatorzième mois de salaire dans l’administration publique, entre autres.
Reporté déjà deux fois, le Conseil des ministres a finalement été réalisé le lundi 2 septembre. Dans une note laconique publiée sur la page Facebook du CPT nous lisons : « Le président du Conseil Présidentiel de Transition, M. Edgard Leblanc Fils, a présidé une importante séance du Conseil des ministres ce lundi 2 septembre 2024, abordant des questions clés pour l’avenir du pays. »
Contacté lundi soir par Le Nouvelliste, un membre du CPT a expliqué au journal les décisions qui ont été prises au cours de ce Conseil des ministres. « Nous avons pris un décret sur le CNE et nous avons transféré tous les matériels, équipements, les biens meubles et immeubles du Centre national d’équipements aux FAd’H », a-t-il dit.
Un membre du gouvernement a précisé au journal que cette décision a été prise dans l’idée de renforcer les Forces Armées. « Les employés du CNE seront affectés aux ministères des Travaux publics et de la Défense en fonction de leurs compétences », a-t-il dit, laissant croire qu’il n’y aura pas de révocation mais plutôt une occasion pour régulariser la situation des employés du CNE dont la plupart n’avait aucun contrat de travail.
Au cours de Conseil des ministres, l’exécutif a aussi décidé d’étendre l’état d’urgence sécuritaire sur l’ensemble du territoire qui, initialement, concernait des communes dans les départements de l’Ouest et de l’Artibonite. Selon les explications d’un membre du gouvernement, l’extension de l’état d’urgence sécuritaire sur tout le territoire permettra de prendre des décisions qui concernent tout le pays au lieu de deux départements.
Selon ce qu’a rapporté au Nouvelliste un membre du CPT, plusieurs décrets ont été adoptés au cours de ce Conseil des ministres dont des décrets pour former plusieurs Tribunaux de premières instances (TPI) à La Gonave, aux Gonaïves, à Jean Rabel, Limbé, entre autres.
Les membres du gouvernement et les membres du CPT ont discuté aussi sur un projet de décret devant permettre aux employés de l’administration publique de bénéficier d’un quatorzième mois de salaire chaque année à partir du mois d’août. « Ce décret n’a pas été adopté parce que la ministre de l’Économie et des Finances a voulu mieux documenter le dossier. Nous y reviendrons au prochain Conseil des ministres », selon notre source au CPT.
Également au cours de ce Conseil des ministres, la formation de la commission Vérité, Justice, Réparation a été aussi abordée. Selon l’article 40 de l’accord du 3 avril, « Pour faire la lumière sur les crimes de sang, les crimes financiers, les nombreux massacres, les multiples viols collectifs perpétrés dans le pays au cours des dernières années, pour donner à la justice et à l’Exécutif les éléments nécessaires pour agir, le Conseil présidentiel procédera de concert avec le Premier ministre à la nomination de la Commission Vérité, Justice, Réparation, en consultation avec les organisations de droits humains nationales et internationales. »
Des points comme la nomination des directeurs généraux dans l’administration publique et la visite du secrétaire d’État américain Antony Blinken annoncée cette semaine n’ont pas été abordés, selon nos sources. « On devait nommer les directeurs généraux depuis longtemps, mais jusqu’à présent rien n’a été fait. Je ne peux pas vous dire où se situe le blocage », a indiqué notre source au CPT.
Par ailleurs, Le Nouvelliste a appris que cette semaine le Conseil présidentiel devrait se positionner sur la formation du Conseil électoral provisoire dans l’impasse depuis plus d’un mois à cause des divisions au sein des secteurs sur le choix de leur représentant au CPT.
Source : Le Nouvelliste