Le lundi 8 février, la situation s’est encore aggravée en Haïti, un jour après que le président du pays caribéen, Jovenel Moïse, a dénoncé une tentative de coup d’État et fait arrêter plus d’une vingtaine d’opposants.
Sur le champ de Mars de la capitale, Port-au-Prince, où donne le palais présidentiel,“de violentes confrontations ont eu lieu en début d’après-midi avec des militants de l’opposition qui jetaient des pierres contre les forces de l’ordre. Ces derniers, policiers et militaires, ripostaient en tirant des cartouches de gaz lacrymogène contre les manifestants”,rapporte le site Haïti Press Network.
Les tensions sont vives depuis qu’un regroupement hétéroclite d’associations et de partis politiques réclame le départ du président, contestant la durée et donc la date du terme de son mandat – 7 février 2021 pour les uns, 7 février 2022 selon la présidence.
Une armée de 400 hommes
Cette coalition a “nommé” le doyen de la Cour de cassation, Joseph Mécène Jean-Louis, président de transition. Le principal quotidien du pays, Le Nouvelliste, relate :
Deuxième journée de paralysie des activités à Port-au-Prince et dans certaines villes de province ce lundi 8 février. […] La police est sur le pied de guerre avec une importante présence notamment devant le bâtiment de la Cour de cassation.”
L’armée haïtienne a apporté son soutien au président Jovenel Moïse mais elle ne compte qu’à peine plus de 400 hommes.
L’essentiel de la sécurité du pays est assuré par des policiers très mal payés, souvent corrompus, et qui doivent faire face à des gangs surarmés, vivant d’enlèvements. Une insécurité qui exacerbe l’instabilité politique : ces gangs sont même parfois capables, selon leurs intérêts, de faire et défaire les présidents.
Source : Courrier International
Lien : https://www.courrierinternational.com/article/instabilite-haiti-est-au-bord-de-la-rupture