De ce mois d’avril à décembre, l’Electricité d’Haïti (EDH) promet de fournir dix heures de courant électrique par jour à ses clients. Pour y arriver, l’organisme autonome à caractère industriel et commercial prévoit d’augmenter sa production progressivement autour de 110 mégawatts dans le cadre du volet à très court terme d’un Plan d’action stratégique à l’horizon 2030.
Ce plan stratégique de l’Electricité d’Haïti (EDH), a été présenté, mercredi 13 avril, au Karibe Convention Center, lors d’une conférence de presse.
C’est un plan qui compte 4 volets et les responsables de l’EDH ont dit mettre l’accent sur celui à très court terme qui s’étalant sur la période allant du mois d’avril à décembre. « Nous allons mobiliser les 110 mégawatts à travers les centrales Péligre, E-Power, Carrefour I, Carrefour II et Carrefour III pour pouvoir fournir les dix heures de courant électrique. En termes de puissance installée, l’EDH a une capacité de 280 mégawatts », a expliqué l’ingénieur Henry Civil de la direction de production au sein de l’EDH, précisant que l’objectif de ce plan consiste à améliorer son service à la clientèle.
Ce ne sera pas une tâche facile pour l’EDH, à en croire l’ingénieur Henry Civil, qui a pris l’exemple de la centrale électrique Carrefour III.
« Pour mettre en marche cette centrale quotidiennement pendant dix heures sur une durée de 3 mois, il faut avoir 3 millions de gallons de diesel », a fait comprendre M. Civil. L’organisme autonome a du pain sur la planche. Il doit aussi améliorer son réseau de distribution qui n’a pas été réhabilité depuis plus de 40 ans. L’EDH accuse une perte de 30% dans son réseau de distribution constitué de 45 circuits qui consomment chacun entre 6 à 13 mégawatts.
L’autre grand défi de l’EDH, c’est la commercialisation du courant électrique produit. Sur ce point, la directrice adjointe de la direction commerciale de l’EDH, Magdala Chéry Remarais a annoncé que l’entreprise vise de faire passer le taux de facturation de 50% à 53% d’ici ce mois d’avril à décembre.
Si l’EDH peine à fonctionner sans la subvention de l’Etat, elle doit faire en sorte d’aller à la recherche des 22 milliards de gourdes de dettes cumulées sur une période de 10 ans auprès de sa clientèle.
« La dette des entreprises industrielles s’élève à plus de 1,4 milliard de gourdes, les organismes publics, plus de 973 millions de gourdes, les organismes autonomes, plus de 2,3 milliards de gourdes, l’éclairage publique, plus de 2,7 milliards de gourdes, les résidences, plus de 13, 8 milliards de gourdes, les entreprises commerciales, plus de 1,4 milliards de gourdes », a exposé la directrice adjointe de la direction commerciale de l’EDH, soulignant que le taux de recouvrement de l’EDH est de 50%.
Les responsables de l’EDH paraissent conscients que l’entreprise traverse une période difficile depuis un bon nombre d’années. Ils veulent croire que ce plan va les aider à redresser la barre.
Source : Le Nouvelliste
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