L’inspecteur principal du Bureau du district scolaire de Saint-Marc (BDS), Paul Alix, et le messager Cius Montas ont été enlevés, jeudi 10 octobre 2024, par le gang Kokorat san ras de La Croix-Périsse, allié inconditionnel du gang Gran grif de Savien.
Proche des victimes, l’information a été confirmée ce week-end par le vice-délégué de l’arrondissement, l’ingénieur Walter Montas, qui a révélé « des pourparlers entre les ravisseurs et les familles des éducateurs. »
Chargés de traiter certains dossiers auprès de la direction départementale du Ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle, dans le cadre de la réouverture des classes pour l’année académique 2024-2025, les deux cadres du BDS se rendaient aux Gonaïves quand des hommes lourdement armés les ont interceptés sur la route nationale numéro 1, occupée depuis une semaine par des unités spécialisées de la Police nationale d’Haïti (PNH) et la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS).
Dans une conférence de presse donnée dimanche 13 octobre 2024 au BDS de Saint-Marc, l’inspecteur Marc Michel Jeanty, exprimant les amertumes de toute l’équipe, a signalé que « le bureau est handicapé. » Sollicitant la collaboration de tous pour la libération des deux employés de l’organisme, il s’est adressé aux kidnappeurs pour qu’ils agissent avec compassion envers eux et reconnaissent que ces deux hommes n’ont pas de grands moyens, étant du secteur éducatif.
Au nom de l’Union nationale des normaliennes et normaliens haïtiens (UNNOH), l’inspecteur Wiltor Dominique appelle les criminels à poser « un acte de pitié envers les enseignants qui vivent une situation difficile dans le pays. » Le coordonnateur régional de l’UNNOH demande aux ravisseurs de libérer les deux hommes puisque leurs moyens économiques sont très faibles.
L’enlèvement des deux cadres du BDS de Saint-Marc soulève l’indignation de l’élite intellectuelle de la cité de Nissage Saget qui commence par s’interroger sur la présence d’unités spécialisées et de blindés sur la voie publique.
De plus, vendredi 11 octobre 2024, plusieurs dizaines de personnes ont été aussi enlevées dans les mêmes conditions. Le chef du gang menace de les exécuter si les forces de l’ordre persistent dans leurs interventions dans la région.
Selon une source officieuse du BDS, « les négociations progressent dans le bon sens au sujet du cas de l’inspecteur scolaire et du messager du bureau. Mais les familles s’inquiètent. »
Certains habitants de Saint-Marc déclarent que les autorités policières de Port-au-Prince présentent de beaux bilans d’opération contre les gangs de l’Artibonite, pendant que les criminels agissent en toute quiétude et continuent de semer la peur et le deuil.
Source : Le Nouvelliste
