À l’initiative du service créole de La Voix de l’Amérique, du US Agency For Global Media et de l’Ambassade américaine à Port-au-Prince, pas moins de 15 journalistes ont pris part à Miami à une formation sur la sécurité en milieu hostile.
À l’initiative du service créole de La Voix de l’Amérique, du US Agency For Global Media et de l’Ambassade américaine à Port-au-Prince, pas moins de 15 journalistes ont pris part à Miami à une formation sur la sécurité en milieu hostile. Ce séminaire a été réalisé du 22 au 24 janvier 2024 au centre de formation Miami Airsoft. Julio Cruz et Frank Smyth de Global Journalist Security (GJS) ont animé les séances qui ont porté sur les enlèvements, les agressions physiques, les gestes de premiers soins, la sécurité personnelle, la sécurité digitale, etc.
A l’issue des trois jours de formation, les différents bénéficiaires, interrogés par le journal, n’ont pas caché leur satisfaction. Manuel Yves, journaliste à la Radio Scoop FM, estime que les présentations lui seront utiles, au même titre que ses confrères. « A l’issue de ces 3 jours, je suis très content de savoir comment me comporter dans un environnement hostile et comment aider un confrère en difficulté. Je m’engage à partager les connaissances que j’ai obtenues avec mes collègues », a-t-il promis.
Pour sa part, Michel Joseph, directeur à l’information et présentateur à Caraïbes FM, a évoqué 3 jours de formation à la fois intense et riche. « J’ai appris énormément de choses. Cette formation nous a appris comment nous protéger et nous défendre lors des manifestations violentes ou des situations provoquées par la violence des gangs. En écoutant les présentations, je me suis rendu compte que je faisais beaucoup d’erreurs sur le terrain. Ce sont des choses que je vais corriger », a témoigné Michel Joseph, soulignant qu’il revient à Port-au-Prince avec beaucoup de bagages pour mener ses fonctions de directeur de l’information et pour aider ses collaborateurs.
Anicile Maître, présentatrice et reporter à Magik 9, soutient que cette initiative de former des journalistes haïtiens sur la sécurité en milieu hostile survient à point nommé. Compte tenu de la dégradation de la situation dans laquelle évoluent les journalistes en Haïti. Plus d’une dizaine de journalistes ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions ces dernières années. « Les journalistes, parce qu’ils ne doivent pas faillir à leurs devoir d’informer la population, sont obligés de se rendre certaines fois dans des milieux très difficiles. Nous avons reçu de bonnes techniques pour faire le travail », a-t-elle fait savoir.
Frank Smyth est le directeur exécutif de Global Journalist Security (GJS). Il traîne derrière lui un long parcours de journaliste dans des zones de conflits en Amérique latine, au Moyen Orient et en Afrique subsaharienne. Il a également travaillé durant 10 ans au sein du Comité de protection des journalistes. GJS, l’organisme qu’il dirige, réalise ces formations depuis 10 ans pour des travailleurs de la presse d’autres pays. Il s’agit de sa première expérience de formation pour des journalistes haïtiens. Il a salué la performance des journalistes haïtiens à l’issue de ces 3 jours.
« Je suis très satisfait. Les participants ont fait montre de beaucoup d’attentions et d’efforts. Leur niveau a vraiment augmenté à l’issue de ces 3 jours. Cette formation ne garantit pas qu’ils seront en sécurité. Mais ils ont reçu les outils leur permettant de maîtriser leur environnement », a fait remarquer Frank Smyth.
La formation des journalistes a toujours été une priorité pour l’ambassade américaine à Port-au-Prince. C’est ce qu’a assuré Joël Lorquet du Bureau des affaires publiques. Si l’ambassade a déjà été à l’initiative de plusieurs formations pour les travailleurs de la presse en Haïti, il s’agit de la première portant spécifiquement sur la sécurité.
« Les cours sont financés par La Voix de l’Amérique. L’ambassade est partenaire. Cette initiative va permettre aux journalistes bénéficiaires d’avoir les outils adéquats pour mener leur travail dans un contexte assez difficile en Haïti. En plus d’être utile à la corporation, mais chaque participant obtiendra des retombées même au niveau individuel », a fait savoir M. Lorquet.
Source : Le Nouvelliste