Le ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) condamne l’enlèvement de trois de ses employés dimanche après-midi à Port-au-Prince et du directeur général de l’Office national de partenariat en éducation (ONAPE), Hervé Boursiquot dans la soirée. Le ministère demande la libération immédiate de ses employés qui étaient mobilisés afin de faciliter le paiement des enseignants du département de l’Ouest.
Le directeur général de l’ONAPE, le Dr Hervé Boursiquot, a été enlevé dimanche soir sur la route de Frères, commune de Pétion-Ville. Selon une source, M. Boursiquot était seul à bord de sa voiture quand il a été kidnappé. Cet enlèvement s’est produit quelques heures après celui de six employés du ministère de l’Education nationale (trois se sont échappés avec le support de la police). Ces derniers travaillent pour la plupart au service de paiement de la Direction administrative du ministère. Ils étaient convoqués afin d’accélérer le processus de paiement des enseignants dans l’Ouest.
Une course-poursuite
Alors qu’ils étaient à bord d’une Toyota Land Cruiser tout-terrain (Zo Reken, chez nous), les employés sont tombés dans une embuscade de kidnappeurs lourdement armés, à bord du même modèle de véhicule, à l’avenue N, au niveau de Turgeau.
L’action s’est déroulée au moment de l’arrivée d’une patrouille de police qui, selon notre source, a pris en chasse les kidnappeurs. Un de ces derniers a été abattu alors qu’un autre a pris le contrôle du véhicule du ministère avec des employés à bord. La course de ce kidnappeur va prendre fin au Champ de Mars où il a été également abattu.
Avec le support de la police, trois des employés se sont échappés des filets des kidnappeurs qui ont réussi à repartir avec trois autres.
Selon une source, les ravisseurs ont exigé une forte somme d’argent comme rançon, avançant qu’ils ont perdu « des armes et deux soldats. »
Dans un communiqué, le ministère « condamne fermement l’enlèvement de ses employés et dénonce le climat de peur et les attaques contre les écoles et les bureaux du ministère qui peuvent avoir de graves conséquences sur la réouverture de l’école. »
Ils étaient venus assurer
le paiement des enseignants
« Ces salariés étaient mobilisés, un dimanche, en vue d’assurer le service public pour le paiement des enseignants du réseau d’écoles publiques dans l’Ouest. Heureusement, trois d’entre eux ont réussi à s’enfuir avec le soutien de la Police nationale d’Haïti. »
Le MENFP demande, de toute urgence, la libération de ses employés, des serviteurs publics travaillant un dimanche au bénéfice de nos enseignants », indique le ministère, qui exprime « ses profondes inquiétudes face à une situation délétère en progression constante où les menaces se multiplient sans cesse contre les écoles, les directeurs d’établissements scolaires, les bureaux du ministère et d’autres institutions d’appui.»
« La dégradation du climat sécuritaire et la difficulté pour les employés du MENFP de se rendre sur leurs lieux de travail et fournir leurs services quotidiennement peuvent avoir de graves conséquences sur toute la planification de la rentrée scolaire et les mesures devant faciliter la rentrée des classes, fixée au 3 octobre », fait remarquer le ministère dans le communiqué.
Le MENFP appelle la population, la communauté éducative, à protéger les écoles qui sont le « lieu de travail des enseignants et des enfants pour la préparation de leur avenir ». « Il n’y a pas d’avenir sans éducation, et il n’y a pas de pays sans écoles et sans éducation. Il est de la responsabilité de chacun de protéger les écoles et les bureaux du ministère qui aideront à faire ce travail dans l’intérêt de tous », soutient le ministère.
Source : Le Nouvelliste