Une chambre de commerce de femmes entrepreneures et professionnelles vient d’être lancée dans la Grand’Anse, en Haïti. Elle porte le sigle de CFEPGA. Cette institution qui arrive dans un contexte sociopolitique difficile où le leadership féminin est de plus en plus sollicité, vise à encadrer et promouvoir l’autonomisation des femmes entrepreneurs de la Grand’Anse.
La CFEPGA semble au départ être bien accueillie par le public grand’anselais, vu que l’événement a fait salle comble. Ils étaient nombreux, en effet, à avoir fait le déplacement, dimanche 12 décembre 2021, à l’auditorium de la bibliothèque municipale Sténio Vincent de Jérémie, pour participer au lancement de cette nouvelle structure regroupant uniquement des femmes pour constituer en soi l’affirmation ou la démonstration du leadership féminin dans la Grand’Anse. Toutefois l’émergence de cette nouvelle entité a été facilitée et encouragé par un homme, Astrel Joseph, entrepreneur originaire du département du Sud.
« Cette nouvelle structure, d’une part,
AURORE LAINE, PRESIDENTE
va servir de booster afin d’encourager
les femmes à investir, à oser, à sortir
de leur zone de confort et d’autre part
à les accompagner dans leur développement et leur croissance économique. »
DE LA CHAMBRE DE COMMERCE
La première présidente de la nouvelle Chambre de commerce des femmes entrepreneures professionnelles de la Grand’Anse, Aurore Laine, lui a rendu hommage tout en lui exprimant toute sa reconnaissance.
« La différence entre un rêve et un projet, c’est une date », a-t-elle souligné, en citant Walt Disney. « La CFEPGA est désormais un empire à construire. Cette chambre doit sa création à M. Joseph et à l’ancien sénateur Sorel Jacinthe (présent à ses côtés à la cérémonie et qu’elle remerciera aussi), à tous les supporteurs et collaborateurs de la lutte pour l’émancipation des femmes », a-t-elle poursuivi.
« Cette nouvelle structure, d’une part, va servir de booster afin d’encourager les femmes à investir, à oser, à sortir de leur zone de confort et d’autre part à les accompagner dans leur développement et leur croissance économique », s’est exclamée la présidente, ajoutant que la CFEPGA est aussi une arme contre le patriarcat qui fait rage dans notre société.
Prenant la parole à son tour, natif du Sud, M. Joseph, a plaidé pour l’égalité entre hommes/femmes dans la société haïtienne. Il a ensuite fait appel à une régularisation des activités commerciales des femmes. « Les femmes sont souvent réduites au commerce informel, sans assurances, sans structures administratives et légales, sans même possibilité de prêt. Elles sont obligées d’aller emprunter un peu d’argent chez un usurier », a regretté l’entrepreneur. Le rôle de cette nouvelle entité, Chambre de commerce des femmes entrepreneurs et professionnelles de la Grand’Anse (CFEPGA), est de corriger ce déséquilibre.
« Les femmes sont le pilier
Astrel Joseph, entrepreneur
de l économie haïtienne. »
originaire du département du Sud
« Les femmes sont les piliers de l’économie haïtienne, le rôle de cette chambre c’est de mettre le projecteur sur toutes les femmes professionnelles à succès dans l’agriculture, la couture, l’entreprise de qualité, les services restauration, hôtel et autres domaines connexes dans la Grand’Anse », a fait savoir l’orateur, tout en invitant les femmes à rejoindre ce nouveau corps, qui, selon lui, peut compter sur la collaboration des autres chambres de commerce des femmes entrepreneurs et professionnelles des autres départements. Pour rappel, des structures similaires sont déjà établies dans les départements des Nippes et du Sud, selon ce qu’a confié M. Astrel Joseph.
Mis à part les propos de M. Joseph Astrel et de Mme Laine, la soirée a été marquée par les mots de la présidente de la Chambre de commerce des femmes entrepreneures et professionnelles du Sud, Phobie Pierre. Tout en saluant l’initiative de ses consœurs grand’anselaises, elle a pris le soin d’élaborer l’ensemble des réalisations de la chambre de 86 membres qu’elle dirige. Elle a aussi profité de l’occasion pour donner quelques conseils, telle la mise sur pied d’un panel de formations destinées aux membres de la nouvelle chambre de commerce.
Source : Le Nouvelliste
