À nouveau, lundi 1er janvier 2024, la ville historique des Gonaïves en Haïti s’est retrouvée privée de célébration officielle marquante pour commémorer l’indépendance du pays.
À nouveau, le lundi 1er janvier 2024, la ville historique des Gonaïves en Haïti s’est retrouvée privée de célébration officielle marquante pour commémorer l’indépendance du pays. Depuis 2020, le traditionnel discours officiel sur la place d’armes et l’atmosphère festive caractéristique de cette date cruciale, font défaut à cette ville où fut proclamée l’Indépendance nationale.
À Port-au-Prince, la commémoration des 220 ans de l’indépendance d’Haïti a été marquée par une atmosphère mitigée, laissant certains citoyens indignés face à ce qu’ils perçoivent comme un affront envers l’unité nationale et l’héritage révolutionnaire.
Le contraste entre la présence de militants et l’absence de décorations symboliques a créé une atmosphère triste lors de la célébration. Certains soutiennent que la présence de la foule exprimant son soutien au Premier ministre est un signe d’unité, tandis que d’autres voient dans cette mobilisation une manœuvre politique qui pourrait compromettre l’esprit démocratique.
Le Champ de Mars, habituellement animé de célébrations vibrantes, a été le témoin d’une célébration à minima qui a suscité des réactions diverses au sein de la population. Alors que l’indépendance d’Haïti est un moment historique empreint de fierté et de résilience, de nombreux citoyens estiment que l’absence d’une commémoration digne de ce nom constitue un affront aux idéaux de liberté et d’autodétermination qui ont forgé la nation.
Dans l’ère du Champ de Mars, des personnes interviewées sur place expriment leur déception quant au manque d’engagement officiel dans la commémoration des 220 ans de l’indépendance.
« L’indépendance d’Haïti devrait être célébrée avec grandeur, en reconnaissant les sacrifices de nos ancêtres » , a déclaré au journal un chauffeur de mototaxi, résident de la commune de Port-au-Prince. « Nous devrions nous rappeler la force de notre unité et célébrer notre identité nationale », a-t-il ajouté.
Comme s’il était à cours d’inspiration, du petit stand érigé aux jardins du Musée du Panthéon national (MUPANAH) pour la célébration de la 220e année de l’indépendance, le Premier ministre a avoué ne pas vouloir faire de discours fleuve pour éviter de répéter les mêmes paroles de chaque 1er janvier.
« 2024 est une année charnière dans notre histoire. C’est une année au cours de laquelle nous aurons à relever ensemble de grands défis. En 2024, Haïti doit reprendre sa destinée en main. 2024 doit être l’année du retour à la normale et du retour à la libre circulation des personnes et des biens. Elle doit être l’année de la réconciliation nationale», a pourtant déclaré Ariel Henry, qui n’a pas manqué, une fois de plus, de multiplier les promesses de sécurité, d’élections, de bonne gouvernance, de relance économique, entre autres.
« Je vous demande de me prendre au mot quand je parle de la volonté de mon gouvernement de tout mettre en œuvre pour reconstituer nos institutions démocratiques. Ce n’est pas avec de la méfiance que l’on monte une équipe pour affronter ensemble les dangers qui planent sur notre patrie commune », avait déclaré le Premier ministre Henry dans le discours officiel de la célébration du 219e anniversaire de l’indépendance à l’avenue de la République, au Champ de Mars, dimanche 1er janvier 2023.
Le Premier ministre Henry, en présence des membres de son gouvernement, des grands commis de l’État, des représentants du corps diplomatique, a reconnu que ce 1er janvier est une date exceptionnelle dans l’histoire d’Haïti.
« Nous célébrons aujourd’hui un moment exceptionnel dans notre histoire nationale, un moment qui a façonné notre identité et tracé le chemin vers un avenir de liberté et de dignité. Nos ancêtres ont proclamé la dignité de l’homme et ont érigé un phare de liberté qui brille encore aujourd’hui. Leur sacrifice et leur engagement envers la justice résonnent à travers les pages de notre histoire et doivent constituer une source d’inspiration pour les générations à venir », a indiqué le chef du gouvernement. « En tant que peuple libre et souverain nous sommes les gardiens de cet héritage précieux », a-t-il renchéri.
« Célébrer l’an 220e de notre indépendance est également un devoir de mémoire…]. En ce jour solennel nous devons reconnaître les lacunes et les contraintes auxquelles nous faisons face en tant que nation. Nous devons rester vigilants et déterminés à surmonter les obstacles qui entravent notre chemin », soutient le Premier ministre.
La cérémonie des 220 ans a débuté par une offrande florale au Mupanah, rendant hommage aux Héros de l’indépendance. « En hommage aux Héros de l’indépendance, le Premier ministre a déposé, ce 1er janvier, une gerbe de fleurs sur la stèle du Mupanah. Ce geste, hautement symbolique, traduit l’infinie reconnaissance de la nation haïtienne à ses Aïeux pour leurs prouesses, fruit de l’unité et d’aspirations profondes à la liberté », a écrit la Primature sur les réseaux sociaux.