Haïti. Avec ou sans consensus général, Ariel Henry entend aller vers des élections

Le Premier ministre Ariel Henry a rencontré un groupe de journalistes haïtiens suite à son discours le vendredi 22 septembre 2023 à la 78e Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU).

Lors de cette entrevue, le chef du gouvernement haïtien a évoqué plusieurs dossiers d’actualité, dont l’épineuse question de la gouvernance et le dossier de l’organisation des prochaines élections.

L’idée de trouver un consensus général pour aboutir à l’organisation d’élections dans le pays n’est pas une obligation, selon le Premier ministre Ariel Henry, interrogé par un groupe de journalistes haïtiens suite à son discours à la tribune de l’ONU.

« Nous ne nous attendons pas à ce qu’il y ait un consensus général, qu’il y ait l’unanimité. Nous avons essayé de réconcilier la nation, de regrouper les gens et de trouver une masse critique pour aller de l’avant. Maintenant, nous allons avancer, c’est-à-dire il y a des décisions que nous ne voudrions pas prendre sans l’approbation d’une grande majorité », a lâché Ariel Henry.

« Par exemple, pour monter le Conseil électoral provisoire (CEP), nous avons mené des consultations auprès de la société civile, nous aurions pu publier les noms des membres officiellement mais nous avons préféré attendre un plus grand consensus pour la constitution d’un CEP », a cité M. Henry.

À défaut de ce large consensus, Ariel Henry dit exclure la possibilité d’un « passage en force », car, dit-il, il n’est pas « au combat », mais tente de « convaincre d’autres acteurs ». « Nous ne pouvons pas, après deux ans, attendre que tous soient dans l’unanimité; cela n’arrivera jamais. Donc, il faut commencer à avancer pour aller vers les élections », a précisé Ariel Henry, bien déterminé à aller jusqu’au bout, espérant qu’au fur à mesure d’autres acteurs rejoindront le navire.

Devant l’incapacité des acteurs politiques à trouver un consensus malgré les nombreuses discussions déjà entreprises, des analystes on fait le constat d’une situation qui n’évolue pas, un avis que le Premier ministre ne partage pas, citant les accords qu’il a conclus. « Il y a des progrès. Nous avons conclu un accord le 11 septembre 2021, ensuite nous avons conclu un nouvel accord le 21 décembre 2022, à partir du moment où il était question d’élargir le consensus. Nous continuons à discuter avec d’autres acteurs et pendant ces discussions, il y a des acteurs qui ont changé de position », a argué M. Henry concernant les discussions engagées avec des acteurs de la classe politique et de la société civile.

En fin d’entrevue, invité à commenter les déclarations de la nouvelle confédération de gangs baptisée « Viv ansanm », appelant les déplacés à regagner leur domicile, Ariel Henry a souligné ne pas vouloir céder aux rumeurs et dit faire le constat d’une population victime de violences diverses. « Je ne suis pas là pour faire des commérages politiques ; je suis là pour apporter des solutions aux problèmes du pays. […] Le rôle du gouvernement n’est pas de faire des déclarations ; le rôle du gouvernement c’est d’agir », a martelé le chef du gouvernement.  

Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp
Email

Actualité

Politique

Economie

CULTURE

LES BONS PLANS​