Haïti. Attaque contre l’Hôpital général : Matiado Vilmé héroïne en dépit des balles

Matiado Vilmé, journaliste du service créole de la Voix de l’Amérique, opérée en juillet dernier et sous chimiothérapie pour un cancer, s’est illustrée par sa bravoure et son héroïsme mardi 24 décembre 2024 lors de l’attaque des bandits contre l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti.

Alors que les balles sifflaient et atteignaient la cour de l’établissement, réfugiée derrière un amandier, la journaliste de terrain a choisi de défier la peur, non pour elle-même, mais pour ses confrères blessés et pris au piège de la violence.

Dans une entrevue avec Le Nouvelliste ce jeudi, Matiado Vilmé a raconté comment elle a vécu cette attaque, comment elle a pensé à la mort et comment elle a puisé de toutes ses forces pour aider les victimes. Il faut dire que Madame Vilmé a reçu, fin janvier 2024, une formation en sécurité en milieu hostile, offerte par le service créole de la Voix de l’Amérique, l’US Agency for Global Media, et l’ambassade américaine, ce qui l’a préparée à ce scénario. 

« Grâce à la formation reçue, j’ai très vite compris, en arrivant sur les lieux, que je me trouvais dans un terrain hostile. Dans un premier temps, je voulais me réfugier à l’intérieur de l’établissement, attendant les autorités du ministère de la Santé publique qui avait la responsabilité de procéder à la réouverture de l’hôpital, mais ce n’était pas autorisé. Je suis resté dans la cour, en étant vigilante. Au début des détonations, je me suis mise à couvert », a raconté Vilmé, ajoutant qu’elle croyait que tout pouvait se passer ce jour-là. 

Avec des gestes précis, appris sur les terrains simulés de Miami Airsoft, elle s’est approchée des blessés. Des journalistes, comme elle, atteints par les balles de bandits armés, leurs corps mutilés par une violence aveugle. Elle a confectionné des garrots à partir de tout ce qu’elle pouvait trouver, appliqué des tampons pour endiguer les hémorragies, maintenu la pression là où la vie semblait s’échapper. Des chemisettes, des morceaux de t-shirts, des chaussettes, tout était permis. Pourvu que cela servait à sauver des vies. Elle a expliqué au journal que le journaliste Jephté a été lui aussi d’une grande utilité aux travailleurs de la presse grâce à ses gestes de premiers soins.

Les minutes étaient longues, se souvient Mariano. Les tirs ont débuté vers fin 11h am et les secours étaient arrivés vers 2 heures pm, a-t-elle poursuivi. Deux confrères, Markenzy Nathoux et Jimmy Jean, qui lui étaient vraiment proches, n’ont pas survécu. Mais même dans le chagrin, Matiado a tenu bon.

Ses gestes précis, son sang-froid admirable ont permis à sept vies de rester accrochées au fil fragile de l’existence. Un acte héroïque salué par ses confrères journalistes et des membres de la corporation.

Source : Le Nouvelliste

Lien : https://lenouvelliste.com/article/252207/attaque-contre-lhopital-general-matiado-vilme-heroine-en-depit-des-balles

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