Haïti. Assassinat de Jovenel Moïse : le premier ministre Ariel Henry convoqué au cabinet d’instruction

Le Premier ministre Ariel Henry a été convoqué au cabinet d’instruction à titre de témoin dans le cadre de l’instruction sur l’assassinat du président Jovenel Moïse.

Le Premier ministre Ariel Henry a été convoqué au cabinet d’instruction à titre de témoin dans le cadre de l’instruction sur l’assassinat du président Jovenel Moïse. Le juge instructeur Walter Wesser Voltaire, en charge du dossier a aussi convoqué Michel Patrick Boisvert, ministre de l’Économie et des Finances, et Ricard Pierre, ministre de la Planification, toujours à titre de témoin, a appris Le Nouvelliste de sources judiciaires bien imbues du dossier.

Le juge d’instruction Walter Wesser Voltaire a déjà émis deux ordonnances. Le magistrat a demandé au commissaire du gouvernement de Port-au-Prince d’informer Michel Patrick Boisvert et Ricard Pierre, respectivement ministre de l’Économie et des Finances et de la Planification; Amos Zéphirin, directeur général du ministère de l’Intérieur et des Collectivités territoriales; Guyteau Edouard, directeur général de la Direction nationale de l’eau potable et de l’assainissement (DINEPA) et Jeantel Joseph, directeur de l’Agence nationale des aires protégées. (ANAP) qu’ils sont attendus à son cabinet d’instruction à titre de témoin dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du président de la République.

Dans une autre ordonnance envoyée lundi dernier au commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, le magistrat instructeur a cette fois convoqué le Premier ministre Ariel Henry à titre de témoin, toujours dans le cadre de l’instruction sur l’assassinat de Jovenel Moïse, ont confié au Nouvelliste des sources judiciaires dignes de foi. 

Selon la Constitution, c’est le président de la République qui a la prérogative d’autoriser des hauts fonctionnaires de l’État à répondre à des convocations de la justice le cas échéant. « Puisque le pays n’a pas de chef d’État actuellement, c’est le Conseil des ministres qui agit en lieu et place du président de la République. Donc, il revient au Conseil des ministres d’agir en conséquence. C’est aussi le Conseil des ministres qui déterminera quand autoriser les concernés à répondre à la convocation », ont expliqué au Nouvelliste nos sources judiciaires.

Le Nouvelliste a par ailleurs appris que le dossier a été transmis à la ministre de la Justice et de la Sécurité publique pour être soumis au Conseil des ministres pour les suites légales. 

Selon Pierre Espérance, directeur exécutif du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), chacun de ces hauts fonctionnaires de l’État convoqués par le juge d’instruction a une histoire avec l’assassinat de Jovenel Moïse. Il croit savoir que le magistrat instructeur voudrait auditionner Ariel Henry sur ses relations présumées avec Joseph Badio, recherché dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de Jovenel Moïse.

Michel Patrick Boisvert, ministre de l’Économie et des Finances, selon Pierre Espérance, « avait signé un document pour décaisser de l’argent pour la firme de sécurité MATADOR S.A que dirige Dimitri Hérard (responsable de sécurité du président Jovenel Moïse) à la demande du secrétaire général du Palais national d’alors, Lyonel Valbrun ».

Pierre Espérance affirme que Ricard Pierre est quant à lui convoqué par le juge d’instruction à la suite des déclarations du chef de gang Vitelhomme Innocent laissant croire qu’il avait l’habitude de bloquer des axes routiers pour le compte de Ricard Pierre lors des mouvements de protestation contre le président Jovenel Moïse. « Dans la planification de l’assassinat du président, Vitelhomme était en contact avec Joseph Badio », a révélé le responsable du RNDDH.

Amos Zéphirin, directeur général du ministère de l’Intérieur et des Collectivités territoriales, aurait bloqué l’accès à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) aux services de la Direction de l’immigration, ce qui avait limité la DCPJ dans son travail, a avancé Pierre Espérance. 

Un proche d’Amos Zéphirin contacté vendredi par Le Nouvelliste affirme que ce dernier n’a jamais empêché les services de l’immigration de collaborer avec la DCPJ. « Du 1er juillet 2021 au 1er juillet 2023, la direction générale du ministère de l’Intérieur et des Collectivités territoriales n’a reçu aucune correspondance de la DCPJ. Elle n’a jamais été adressée par la DCPJ autour du dossier relatif à l’enquête sur l’assassinat du président », a-t-il soutenu. 

« La direction générale du ministère de l’Intérieur et des Collectivités territoriales ne dispose pas d’information sur les gens rentrent ou qui laissent le pays. Ces informations sont restées à l’immigration et sont disponibles pour toutes autorités compétentes », a souligné notre source proche d’Amos Zéphirin.  

S’agissant de Jeantel Joseph, « le juge dispose d’informations sur des membres de la Brigade de surveillance des aires protétées (BSAP) (une structure de l’ANAP) impliqués dans l’assassinat du président », a affirmé Pierre Espérance.

Le défenseur des droits humains avoue qu’il ne sait pas pourquoi Guiteau Edouard, directeur général de la DINEPA a été convoqué par le juge.

Le Nouvelliste a essayé de contacter en vain, le vendredi 4 août, tous les ministres et les directeurs généraux cités par Pierre Espérance dont les noms sont mentionnés dans cet article. 

Il faut rappeler que le juge Walter Wesser Voltaire est le cinquième juge désigné pour enquêter sur l’assassinat du président Jovenel Moïse chez lui le 7 juillet 2021. Il a été désigné par le doyen du tribunal de première instance de Port-au-Prince, le juge Bernard Saint-Vil, le lundi 30 mai 2022. 

Source : Le Nouvelliste

Lien : https://lenouvelliste.com/article/243757/assassinat-de-jovenel-moise-le-premier-ministre-ariel-henry-des-ministres-et-des-directeurs-generaux-convoques-au-cabinet-dinstruction

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