Si depuis plusieurs mois le Premier ministre a contacté certains secteurs au sein de la société dans l’espoir de monter un Conseil électoral provisoire, Ariel Henry n’est toujours pas parvenu à former ce CEP. Il en est déjà à son deuxième essai depuis qu’il est arrivé à la tête du pays le 20 juillet 2021.
Le chef du gouvernement, qui n’a pas pu non plus dégager un consensus politique en neuf mois, entend malgré tout réaliser des élections générales cette année. Dans une lettre de cadrage envoyée à son gouvernement, le neurochirurgien place les élections parmi ses priorités pour l’exercice fiscal 2021-2022.
Depuis l’interruption des négociations avec les membres de l’accord de Montana le 14 février dernier, le Premier ministre observe une pause dans sa recherche de consensus politique et de dialogue avec les acteurs politiques et de la société civile. Le Dr Henry a boudé trois invitations du tiers du Sénat qui voulait initier un processus de discussion sur la crise politique.
Alors qu’il peine à former un Conseil électoral provisoire et compléter les membres de la Cour de cassation par-devant laquelle le CEP doit prêter serment, le locataire de la Primature maintient le cap vers des élections cette année.
Selon le Premier ministre, dans sa lettre de cadrage aux membres de son gouvernement, parmi les risques à mitiger pour le reste de l’exercice fiscal 2021-2022, il y a « le lourd fardeau pour le trésor public du coût des subventions des produits pétroliers ; les élections en Haïti, qui s’accompagnent généralement de troubles sociopolitiques ; la prolifération des gangs armés sur le territoire national ; les déplacements forcés de la population à l’intérieur du pays en raison de la violence des gangs; l’importation illégale et massive d’armes de guerre et de munitions en Haïti; l’exposition du pays aux risques de catastrophes naturelles (cyclones, séismes); la possibilité d’une résurgence de la pandémie de Covid-19; l’expulsion et la déportation massive des Haïtiens en situation d’irrégularité… »
« Le gouvernement est conscient que l’ensemble des défis auxquels est confrontée l’économie haïtienne ne peut être résorbé au cours des six (6) mois restants de l’exercice fiscal 2021-2022, compte tenu des contraintes financières et de la faiblesse de nos institutions. Cependant, le gouvernement veut initier le processus de transformation progressive de l’économie en mitigeant et en minimisant les risques avec le support de la communauté internationale, soit à travers des appuis budgétaires ou des aides au développement », a expliqué Ariel Henry dans cette lettre de cadrage.
Le Premier ministre a indiqué que « le budget 2021-2022 s’inscrit dans un contexte d’urgences économique et financière visant à contenir les déséquilibres macroéconomiques et financiers, s’attaquer aux grands chantiers de réformes, et renouer avec la croissance. »
« À travers ce budget, l’urgente nécessité est de dégager les voies et moyens de manière à : améliorer la gouvernance (juridique et politique) et garantir un climat politique et sécuritaire sereins pour faciliter la tenue d’une consultation populaire en vue de l’adoption des modifications à introduire dans la Constitution, et l’organisation des prochaines élections afin de renouveler le personnel politique… », a-t-il encore dit.
Source : Le Nouvelliste