Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, dans un rapport au Conseil de sécurité, estime qu’un « usage robuste de la force » par un déploiement multinational de policiers et l’utilisation de moyens militaires sont nécessaires pour rétablir l’ordre public en Haïti et désarmer les gangs.
Haïti avait demandé l’an dernier l’aide de la communauté internationale pour lutter contre les gangs violents qui ont largement envahi la capitale Port-au-Prince. M. Guterres a suggéré en octobre 2022 que les pays envoient une « force d’action rapide » pour soutenir la police haïtienne.
Le mois dernier, le Conseil a encouragé les pays à fournir un soutien en matière de sécurité et a demandé à M. Guterres de présenter, dans un délai de 30 jours, un rapport sur l’ensemble des options offertes par l’ONU, y compris le soutien à une force multinationale ne relevant pas de l’ONU ou à une éventuelle opération de maintien de la paix.
Le rapport de M. Guterres a été distribué aux 15 membres du Conseil mardi et décrit deux options possibles pour l’ONU : fournir un soutien logistique à une force multinationale et à la police haïtienne et renforcer la mission politique de l’ONU déjà présente en Haïti.
« Le contexte actuel d’Haïti n’est pas propice au maintien de la paix », a écrit M. Guterres, ajoutant que l’ordre public devait être rétabli, les gangs désarmés, les installations stratégiques et les routes sécurisées et une présence de l’État rétablie pour fournir des services de base.
« Rien de moins que l’usage robuste de la force, complété par une série de mesures non cinétiques, par une force de police multinationale spécialisée et compétente, appuyée par des moyens militaires et coordonnée avec la police nationale, ne serait en mesure d’atteindre ces objectifs », a déclaré M. Guterres, qui s’est rendu en Haïti le mois dernier.
M. Guterres a de nouveau appelé les pays à « agir maintenant » pour contribuer au déploiement d’une force multinationale ne relevant pas de l’ONU et a demandé au Conseil de sécurité de soutenir une telle initiative. Les États-Unis ont déjà déclaré qu’ils étaient prêts à présenter un projet de résolution du Conseil de sécurité pour soutenir un tel déploiement.
Le Kenya a déclaré le mois dernier qu’il était prêt à envisager de diriger une force internationale et s’est engagé à envoyer 1 000 policiers. Des fonctionnaires kényans doivent se rendre prochainement en Haïti pour évaluer les besoins d’un tel déploiement. Les Bahamas se sont depuis engagés à envoyer 150 personnes si les Nations unies autorisent la force. M. Guterres a indiqué que la Jamaïque avait également renouvelé son engagement à contribuer à une force et il a salué les annonces faites par Antigua et Barbuda d’envisager une contribution. Le secrétaire général de l’ONU a exhorté les États membres, en particulier ceux des Amériques, à « continuer à tirer parti de ce nouvel élan ».
M. Guterres a évoqué la « violence extrême » des attaques des gangs. « La capitale est encerclée par les gangs et coupée par la route des parties nord, sud et est du pays. L’aide internationale à la sécurité devrait inclure des garanties pour prévenir les abus », a déclaré Human Rights Watch lundi. Dans son rapport, António Guterres a déclaré que toute opération ciblée contre les gangs doit également protéger les personnes et respecter les droits de l’homme et les procédures régulières.
Source : Le Nouvelliste