Les travaux de construction de la nouvelle tour de contrôle de l’aéroport international Toussaint Louverture progressent rapidement.
Le chantier réalisé pour le compte du Ministère des Travaux Publics, Transports et Communications (MTPTC), de l’Office National de l’Aviation Civile (OFNAC) et de l’Autorité Aéroportuaire Nationale (AAN), grâce aux financements de la Banque Interaméricaine de Développement et de l’Etat haïtien, devrait fournir au pays les infrastructures et les technologies nécessaires pour un meilleur contrôle de l’espace aérien d’Haïti.
C’est l’une des plus importantes infrastructures érigées au pays depuis le tremblement de terre de 2010. Importante à la fois par la taille du projet que par le changement qu’il devrait apporter dans la navigation aérienne sur l’île. Le chantier exécuté par le groupe VINCI progresse également à grande vitesse. La tour de 33 mètres est désormais visible depuis le boulevard Toussaint Louverture, limitrophe à l’aéroport international.
Tout a commencé en 2013 quand la BID décida de financer la mise à jour du Plan directeur de développement pour l’aéroport international Toussaint Louverture (AITL), dont la première version avait été élaborée en 2007. L’objectif du plan directeur était d’établir une stratégie de développement de l’aéroport afin de répondre à la demande du trafic aérien à court, moyen et long terme, en identifiant les différentes solutions de développement aéroportuaire sur un horizon de 20 à 25 ans.
Entre 2017 et 2018, la Banque a financé une première série de travaux d’investissements sur le site de l’AITL, en particulier la réhabilitation et l’élargissement de la piste d’atterrissage de l’aéroport (10/28), conformément aux normes de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI), incluant un nouveau système de balisage et des travaux de drainage dans les environs immédiats de la piste.
Actuellement, la Banque finance la construction d’une nouvelle tour de contrôle et d’un complexe de gestion du trafic aérien. Ces deux bâtiments seront ensuite équipés des équipements de pointe en matière de communication (liaisons air/sol et sol/sol), de surveillance (détection et localisation des aéronefs), de gestion du trafic aérien (visualisation et la gestion de l’espace aérien) et de météorologie (installation d’un Système automatique d’observation météorologique). Des travaux de sécurisation de l’ensemble du périmètre de l‘aéroport sont également en phase de démarrage, en suivant les recommandations de la Transportation Security Administration (TSA) américaine.
L’État Haïtien participe au financement d’une partie de ces équipements, qui permettront de favoriser une transition en douceur vers une ère moderne de gestion sûre et efficace de l’espace aérien haïtien. Dans le cadre de ce projet, une approche BIM (Building Information Modeling) a été privilégiée pour améliorer la qualité de la conception et de la réalisation des bâtiments. L’ensemble des interventions prévues sur le site de l’aéroport devraient se terminer à la fin de l’année 2024.
Le séisme de 2010 avait considérablement réduit la qualité des équipements de contrôle du trafic aérien en service en Haïti, avec un impact significatif sur la sécurité du transport aérien. Jusqu’à présent, la gestion du trafic aérien d’Haïti se base sur des contrôles procéduraux, reposant entièrement sur les communications radio entre les aéronefs et les contrôleurs.
Des équipements complémentaires, incluant un nouveau radar secondaire MSSR et deux stations ADS-B, seront installés dans trois sites satellites localisés dans les hauteurs de Paillant, département des Nippes, à Kenscoff, dans les hauteurs de Port-au-Prince et au Cap-Haïtien (Vigie). Des panneaux solaires seront installés sur le site de Paillant, de manière à garantir une autonomie énergétique de ces équipements d’envergure.
L’objectif de ce nouveau projet financé par la Banque et l’État Haïtien est d’améliorer la sécurité aérienne dans l’espace aérien d’Haïti, en coordination avec les 5 FIR (Flight Information Regions) adjacentes, mais aussi d’améliorer la sécurité aérienne sur l’aéroport de Port-au-Prince. Le projet permettra aussi à terme d’augmenter les revenus générés par le survol de l’espace aérien d’Haïti.
Source : Le Nouvelliste