Haïti. A propos de la disparition mystérieuse de deux canons à la Citadelle

C’est sur les réseaux sociaux que plusieurs organisations de la société civile de la commune de Milot ont dénoncé, le week-end dernier, la « disparition » de « deux petits canons » de la galerie du musée des canons de la Citadelle Henry.

Environ quinze jours après les faits, la juge de paix de Milot, Mirlène Charlot, s’est finalement rendue sur place, lundi 3 juin 2024, pour s’enquérir de cette surprenante « disparition » des deux couleuvrines à la Citadelle.

Selon la magistrate, l’agent de sécurité de l’Institut de sauvegarde du patrimoine national ( ISPAN ), Ernest Valmyr, interrogé ce lundi 3 juin 2024 à la Citadelle, déclare avoir remarqué ce mardi-là, deux fenêtres ouvertes au niveau de la galerie des musées de la Citadelle. En montant pour les refermer, il a constaté que la table où se trouvaient les deux petits canons était désormais vide.

Après le constat légal, lundi, la magistrate a déclaré attendre les décisions des autorités compétentes quant aux actions à entreprendre dans le cadre de cette affaire.

Le gardien de sécurité Ernest Valmyr, 40 ans, qui travaille depuis huit ans à la Citadelle, a confirmé pour le journal la version donnée par la juge Charlot.

Aux côtés de son père de 66 ans, Alex Valmyr, lui-même gardien à la Citadelle depuis 43 ans, l’agent de sécurité, armé seulement d’un bâton, a expliqué que le 21 mai dernier, alors qu’il était assis dans la cour de la forteresse, il est rentré pour fermer une fenêtre laissée ouverte par la pluie. C’est alors qu’il a été surpris de constater l’absence des deux couleuvrines sur la table.

Il indique avoir immédiatement informé les employés chargés du nettoyage, leur expliquant avoir constaté l’absence des canons après avoir fermé la fenêtre, sans qu’il n’y ait aucune fenêtre cassée ni porte forcée. Cet agent explique avoir tenté, par la suite, de joindre le directeur régional de l’ISPAN par téléphone pour signaler cette disparition.

Interrogé par le journal à son bureau au centre-ville du Cap-Haïtien, le directeur régional Nord de l’Institut de sauvegarde du patrimoine national (ISPAN ), Neat Achille, dit avoir accueilli cette nouvelle avec grande surprise lorsqu’il a été informé par téléphone de la disparition des deux canons.

Le responsable affirme que ces canons ne peuvent tout simplement pas disparaître en raison de leur poids. Achille qualifie cet incident de vol avec la complicité des agents de sécurité responsables de la Citadelle.

Le musée n’était pas ouvert au public, explique le directeur régional, car les visiteurs de la Citadelle n’y entraient jamais. « Le musée des canons n’est ouvert qu’aux officiels, aux ambassadeurs, et autres personnalités importantes. »

Seules les personnes chargées du nettoyage entrent dans le musée, révèle le directeur Neat Achille qui confirme qu’un des agents de sécurité l’avait informé par téléphone de la « disparition des deux canaux ».

M. Achille ajoute qu’il serait impossible d’accéder aux petits canons sans pénétrer dans le musée.

Cependant, le responsable n’était pas en mesure de donner trop de détails sur la nature des canons disparus, car, selon lui, il n’est pas un spécialiste en la matière. Toutefois, il explique que ces canons sont parfois utilisés pour des combats navals, leur portée étant plus courte comparée à certains canons capables de tirer jusqu’à 1,5 km.

Il est à noter que la sécurité de la Citadelle est assurée par moins de 20 employés. Les agents de sécurité sont équipés principalement de bâtons, manquant d’équipements appropriés et de systèmes de sécurité.  L’absence de la police et de la Brigade de sécurité des aires protégées (BSAP) sur le site est également remarquée. Selon les informations, 20 employés absents ne sont jamais remplacés.

Source : Le Nouvelliste

Lien : https://www.lenouvelliste.com/article/248470/a-propos-de-la-disparition-mysterieuse-de-deux-canons-a-la-citadelle

La Citadelle Henry, située à Milot dans le département du Nord en Haïti, est une imposante forteresse militaire érigée au début du XIXe siècle par Henry Christophe, ancien dirigeant haïtien.  Reconnue comme la plus grande fortification des Caraïbes, elle se dresse à 15 kilomètres au sud de Cap-Haïtien. Cette structure fait partie du Parc National Historique – Citadelle, Sans Souci, Ramiers, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1982.

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