Haïti. 62 morts au Cap Haïtien

Le soleil s’est levé sur Samarie, quartier du Cap-Haïtien où le silence de la nuit a été déchiré par l’explosion d’un camion-citerne transportant de la gazoline. Entre émoi, consternation et pleurs, les Capois et tout le pays ont découvert des dizaines de corps, certains calcinés, raides, figés, gisant sur le sol et au bout de corridors.

Parmi ces victimes défilent des hommes, des femmes, des enfants, déchiquetés par le souffle de l’explosion de ce camion, accidenté, sur lequel se sont rués des riverains en quête de gazoline, un produit qui vaut de l’or en ces temps de pénurie dans certaines villes de province.

Des morts et des brûlés par dizaines

En face de maisons aux murs enduits de fumée des brasiers de la veille, les sapeurs-pompiers ont fait la navette. Un à un, des corps ont été retirés et placés au milieu de la rue, au milieu d’un pâté de maisons qui semblent avoir été bombardées au napalm. 

Lentement, des employés de la mairie, mués en fossoyeurs, ont fait la collecte des cadavres placés dans des sacs mortuaires. « Le bilan est de 62 morts », a confié au Nouvelliste le maire adjoint de Cap-Haïtien, Patrick Almonor. « Ces cadavres sont inhumés dans une fosse commune au cimetière en attendant l’organisation de funérailles symboliques », a-t-il ajouté.

Le décompte officiel des brûlés s’élève à 48, a indiqué Patrick Almonor. Pour accueillir ces brûlés, dont certains ont été héliportés vers d’autres centres de soins pour grands brûlés hors du Cap-Haïtien, l’hôpital universitaire Justinien s’est ajusté. Aux premières heures, des patients se sont retrouvés sur le parquet, au moment où le personnel effectuait les premiers gestes, prodiguait les premiers soins. La plupart des blessés sont reçus dans la cour de l’hôpital, faute d’espace. Sur place, le Dr Calhil Turenne avait lancé des alertes, expliqué les besoins. « On a besoin de gaz, de sérums, d’intracats… On est débordé », avait-il déploré.

Les larmes d’Ariel Henry

Le ministre de la Santé publique, le Dr Alex Larsen, ému face à cette tragédie, avait annoncé l’envoi d’une équipe de médecins sur place et confirmé l’établissement d’un hôpital de campagne pour prendre en charge l’afflux de victimes. Le Premier ministre Ariel Henry a annoncé trois journées de deuil national « sur toute l’étendue du territoire, à la mémoire des victimes » de l’explosion du camion-citerne au Cap-Haïtien.

« J’ai appris, avec désolation et émoi, la triste nouvelle de l’explosion, hier soir, au Cap-Haïtien, d’un camion-citerne qui transportait de l’essence », a écrit le Premier ministre Ariel Henry sur son compte Twitter.

« Au nom de mon gouvernement et en celui de toute la population haïtienne, y compris la diaspora, je présente mes condoléances émues aux parents des victimes, ainsi qu’à toutes celles et à tous ceux qui sont directement ou indirectement affectés par ce drame », a ajouté le Premier ministre.

La Primature annonce que « des hôpitaux de campagne seront rapidement déployés au Cap-Haïtien pour fournir les soins nécessaires aux victimes de cette terrible explosion. »

Source : Le Nouvelliste

Lien: https://lenouvelliste.com/article/233168/comme-un-bombardement

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