Le Conseil présidentiel de transition a marqué le 221e anniversaire du drapeau et la fête de l’Université lors d’une cérémonie officielle à la Villa d’accueil, samedi 18 mai 2024. Cet événement a réuni diverses personnalités politiques, académiques et diplomatiques pour célébrer ces symboles nationaux, soulignant l’importance de l’unité et de l’éducation dans la construction d’une nation prospère et résiliente.
« An n rasanble anba drapo n », c’est autour de ce thème que le gouvernement haïtien a célébré la fête du bicolore ce samedi 18 mai 2024 à la Villa d’Accueil, Musseau. La cérémonie officielle du 221e anniversaire du drapeau et la fête de l’Université n’ont pas rassemblé le Conseil présidentiel de transition au complet. 4 conseillers ( Édgard Leblanc Fils, president du CPT, Frinel Joseph, Lesly Voltaire et Louis Gerald Gilles ) sur 9, costume blanc, contrairement aux ministres du gouvernement sortant et les invités qui portaient des couleurs sombres, ont participé à la cérémonie.
S’il n’y a pas eu grand monde dans l’assistance, en témoigne les sièges vides sur le stand réservé aux invités, l’événement a réuni des grands commis de l’État, des chefs de missions diplomatiques, les responsables des forces de sécurité et des représentants d’organisations internationales, entre autres.
« Cette fête du drapeau, beaucoup plus encore aujourd’hui, doit nous rappeler la nécessité, l’obligation d’une union de tous les fils et filles de la patrie autour de cet idéal que nous ont tracé les pères de la patrie », sont les premières phrases du discours de circonstance de Édgard Leblanc Fils, president du Conseil présidentiel de transition.
« L’union que nous prônons reste dans les discours de circonstances. Il faut un nouveau départ. Notre drapeau doit devenir le signe de ralliement autour d’un grand combite pour remettre en vie notre corps social en proie à des convulsions depuis des années », a déclaré le président du CPT.
Pour Édgard Leblanc, Le 18 mai, jour du drapeau, doit devenir, à partir d’aujourd’hui, une vraie fête de l’union et de l’engagement patriotique. « La fête du drapeau doit nous rappeler aussi qu’il n’y a pas de territoire perdu. Chaque mètre de notre territoire est la possession de l’État haïtien », a-t-il clamé.
« Le drapeau est le symbole de l’autorité de l’Etat. Il flottera partout bientôt pour bien signifier que le règne de l’insécurité permanente prend fin dans le pays », a déclaré le Président Conseil.
Nice Simon, mairesse de Tabarre qui a pris la parole au nom des magistrats de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, croit au contraire que L’État ne contrôle plus l’intégralité du territoire. « Les gangs armés ont pignon sur rue pour soustraire à l’État et aux collectivités le peu de ressources leur permettant de faire face aux dépenses de leurs administrations », regrette Nice Simon.
« Les mairies sont prêtes à aider à recoudre les morceaux du tissus du drapeau national en participant et en s’engageant aux côtés du gouvernement central à toutes initiatives ou tout projet visant un retour à la normalité des institutions publiques et à une reprise de la vie dans la cité en générale », a-t-elle garanti.
De son côté, le Premier ministre intérimaire, Michel Patrick Boisvert, a fait savoir que la gouvernance de transition qui est en place depuis près d’un mois vise de profonds changements dans l’objectif de redonner de l’espoir à la population. Cependant, « il incombe à ceux qui ont la charge de cette transition de s’élever, de faire preuve de dépassement, d’abnégation, de courage et de sacrifice pour se placer dans la trajectoire de l’histoire qui a donné au pays ce drapeau. C’est à eux de montrer la voie et d’agir en ce sens », a déclaré le ministre Boisvert.
« Notre bicolore nous commande à l’union, à la fraternité, si nécessaires, pour un pays revigoré et qui retrouve le sens de son histoire originelle », a ajouté le Premier ministre.
Ce drapeau qui nous réunit ce matin, autour du thème « An n rasanble anba drapo n » doit donc être ce leitmotiv, selon Michel Patrick Boisvert, d’une démarche d’unité vers une cause commune qui interpelle à s’en inspirer en vue de poser les actions que commande la conjoncture pour le bien du pays et de sa population.
« À ce carrefour, aujourd’hui plus que hier, nous appelons à la solidarité internationale à travers un appui robuste, pour aider au relèvement de notre nation », soutient le Premier ministre intérimaire Boisvert, disant souhaiter qu’en 2025 la pays puisse fêter le drapeau et l’université avec la même ampleur d’antan
Le recteur de l’université d’État d’Haïti a mis en lumière les souffrances de l’université en ces temps de crise multiforme. « L’université souffre face à la misère, l’insécurité, les maladies, le chômage que vit la population », a souligné Fritz Deshommes, rappelant que l’université elle-même est victime de nombreux actes de vandalisme, de pillage, d’incendie et d’occupation de ses facultés.
« N ap soufri men nou pa bay legen. N ap soufri men nou pa sispann reflechi. Nou pa bliye wòl nou nan sosyete a kom gid, kom limyè, kom konsyans. Nou pa bliye reskonsablite nou pataje ak tout lòt inivèsite nan peyi a kòm vijil, kòm gadò drapo a », a déclaré le recteur Deshommes.
À côté des prises de paroles des officiels, la cérémonie officielle de commémoration du 221e anniversaire du drapeau et la fête de l’Université a été égayée par la performance de danseurs du Théâtre National qui ont captivé le public au rythme du tambour. L’ambiance festive s’est poursuivie avec une performance envoûtante de la fanfare des Forces Armées d’Haïti. L’événement s’est conclu par une petite réception, marquant ainsi une célébration fraternelle.
Source : Le Nouvelliste
