Les violences des bandes armées qui font régner la terreur en Haïti ont fait plus de 2 400 morts depuis le début de l’année, a indiqué vendredi l’ONU. Et plus de 350 personnes ont été lynchées par la population locale et des groupes d’autodéfense.
« Entre le 1er janvier et le 15 août de cette année, au moins 2 439 personnes ont été tuées et 902 autres blessées », a déclaré la porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, Ravina Shamdasani, lors d’un briefing de l’ONU à Genève.
Pour faire face à la violence persistante des gangs et à l’insécurité généralisée, la porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’homme a souligné que la population a réagi en organisant des mouvements de « justice populaire » ou des groupes d’autodéfense.
« Depuis le 24 avril jusqu’à la mi-août, plus de 350 personnes ont été lynchées par la population locale et des groupes d’autodéfense. Parmi les personnes tuées figurent 310 membres présumés de gangs, 46 membres du public et un policier », a souligné Mme Shamdasani.
Les 2 400 décès occasionnés par l’action des criminels en sept mois dépassent largement les statistiques de 2021 et 2022. En 2022, selon des données fournies par l’ONU, les violences armées avaient occasionné 2 183 victimes (dont 163 femmes et 22 filles). Pour 2021, on avait recensé 1 615 (dont 93 femmes et 19 filles).
Cette statistique de l’ONU pour les sept premiers mois de 2023 survient dans un contexte d’intensification de la violence armée contre des quartiers entre le 11 et le 15 août. Face à cette poussée de violence, Volker Türk, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, demande que des mesures soient prises d’urgence à la suite de l’appel du secrétaire général des Nations unies en faveur d’une force multinationale non onusienne pour aider la police haïtienne à faire face à la situation.
« Les droits humains du peuple haïtien doivent être protégés et ses souffrances atténuées », a souligné Volker Türk.